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Frédérique Elbaz à la rencontre de son jeune public

L’autrice jeunesse est arrivée tout juste hier en résidence d’écriture à Brive. Pendant trois semaines, elle va achever son nouveau roman tout en proposant des lectures et des ateliers d’écriture aux enfants. Ce qu’elle a commencé à faire dès aujourd’hui au Biblioparc qui se tenait devant la médiathèque. Elle y sera à nouveau les mercredis 3 et 10 août. Rencontre.

Vu le très jeune âge du public installé sur le coin de plage déployé par la médiathèque à l’ombre de la collégiale, Frédérique Elbaz a spontanément opté pour son album Adieu Doudou plutôt qu’un des romans initiatiques de sa collection Philoménale invitant les jeunes lecteurs à s’interroger sur des notions telles que la liberté, l’altérité, l’existence…

Adieu Doudou n’en est pas moins dans cette même veine, mais pour les plus petits, car cette ancienne journaliste devenue éditrice jeunesse et professeure en a fait la portée sur laquelle joue son écriture. “Tous les enfants se posent inconsciemment des questions sur le sens de la vie, font de la philosophie sans le savoir. Mes livres ne leur donnent pas des réponses mais incitent au questionnement.” C’est sa façon de dire le monde tel qu’il est en prenant les chemins de traverse, en interrogeant certes, mais aussi en transmettant des valeurs démocratiques, républicaines et laïques.

Le roman qui est en cours d’élaboration, prend cette fois les chemins du féminisme. C’est pour l’achever que l’autrice séjourne du 26 juillet au 12 août dans la maison d’écrivain de la Ville. “C’est l’histoire d’une jeune héroïne militante et révoltée. Née fille, elle devra combattre des croyances, des préjugés, des habitudes et bien d’autres ennemis aussi invisibles que redoutables et tout cela, de manière parfois assez farfelue.”

Empruntant à la mythologie, le roman qui s’adresse aux plus de 11 ans, filles et garçons, se situe “dans des temps et des lieux que l’on croit à tort révolus ou lointains” et notre actualité se charge de nous le rappeler quotidiennement. “La cause féministe doit aujourd’hui participer à l’éducation des plus jeunes. En ce sens, la littérature jeunesse a sa place dans le combat des femmes pour l’accès à l’égalité des droits dans la sphère sociale, professionnelle ou familiale”, assure l’autrice pour qui ce séjour corrézien ne sera pas un grand dépaysement.

Car Frédérique Elbaz connait bien Brive. Comme ses congénères auteurs jeunesse venus dédicacer leurs ouvrages à la Foire du livre, elle s’est régulièrement rendue dans les classes lors de la manifestation. Et bien plus encore car elle est intervenue plusieurs fois dans de beaux projets portés en amont de l’événement: elle a ainsi animé des atelier d’écriture à partir du poème Liberté de Paul Éluard (Les écoliers prennent leur envol pour la Foire du livre),  des activités périscolaires au long cours (Des calligrammes et haïkus pour la paix), ou encore suivi un travail de mémoire s’appuyant sur le vécu de grands-parents des écoliers (Des élèves font revivre “leur” Seconde guerre mondiale)…

En clair, Frédérique Elbaz aime bien Brive. “C’est Brive qui m’a donnée ma chance en tant qu’écrivaine dès les premiers titres de ma collection Philoménale“, assure l’autrice. Alors, c’est tout naturellement qu’elle a opté pour cette résidence d’écriture afin d’achever son dernier roman. “C’est une façon de se mettre en immersion sans distraction, en dehors de sa famille, de ses habitudes”. Un besoin de se couper du quotidien, de faire retraite pour se consacrer exclusivement à l’avancée de son écriture. Enfin, pas totalement puisque elle va au fil de ces trois semaines participer à des rencontres avec son jeune public. Au travers du Biblioparc les deux mercredis qui suivent, mais aussi en animant chaque vendredi un atelier d’écriture avec les 8-10 ans du centre socioculturel Raoul Dautry.

Outre ce roman en préparation, Frédérique Elbaz sortira en 2023 deux ouvrages que la crise sanitaire avait retardé, chez D’eux (maison d’édition québécoise spécialisée dans la littérature jeunesse qui va d’ailleurs publier un inédit de Roald Dahl, l’auteur entre autres de Charlie et la Chocolaterie) : Un oiseau dans le vent, album illustré avec Marjorie Béal et Le presque chien, ni dieu ni laisse. Deux livres qui, comme le suggèrent les titres, traitent d’un de ses thèmes de prédilection: la liberté. Une liberté qu’elle ne cesse, elle aussi, d’écrire.

 

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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