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Festival du cinéma : une programmation exigeante et accessible

Les partenaires étaient réunis ce matin lors d'une conférence de presse présentant le festival du cinéma de Brive

“Le festival fait partie de nos priorités”, a affirmé d’entrée de jeu le maire de Brive Philippe Nauche lors d’une conférence de presse de présentation du 7e festival du cinéma de Brive. “Même si l’ambition des organisateurs était d’avoir plus d’argent de la collectivité, nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas. Néanmoins, la Ville augmente encore sa participation financière, en subventions et en prestations en nature, de façon non négligeable, avec 4.000 euros de plus que l’an passé, comme elle l’avait déjà fait entre 2008 et 2009.” Si les considérations financières sont venues se mêler à la présentation du festival en tant que tel, la majeure partie fut consacrée à la programmation. Et force est de constater qu’elle est, une fois encore, à la fois exigeante et toutefois accessible.

Philippe Nauche a rappelé que la Ville considère le festival du cinéma comme "une priorité"Les six jours du festival du cinéma de Brive, du 21 au 26 avril, risquent de paraître bien courts pour qui voudra tout voir! Pas moins de 21 films (des moyens métrages bien entendu, le festival étant consacré à ce format) seront en compétition. Avec, pour cette 7e édition, une ouverture sur l’Europe. “Des pays comme l’Angleterre, l’Allemagne ou le Nord de l’Europe produisent pas mal de moyens métrages, et ils n’ont que peu d’espace de diffusion dans leurs pays”, constate Sébastien Bailly, délégué général du festival et accessoirement ex élève de la section cinéma du lycée d’Arsonval. “On a donc décidé de leur ouvrir nos portes, et les réalisateurs s’en réjouissent.”

Sébastien Bailly, délégué général du festival, et Vanja Kaludjercic, assistante à la programmationPour effectuer la sélection parmi 400 films, Sébastien Bailly s’est adjoint les services de Vanja Kaludjercic, sélectionneuse au prestigieux festival de Sarajevo. Ensemble, ils ont conçu une sélection “forcément subjective, mais en nous efforçant de choisir des films où transparaît la personnalité du réalisateur, des films où on trouve une saveur, un regard, une proposition forte. Ce qui n’arrive pas si souvent, même sur un volume de 400 films visionnés!

Qui dit compétition dit jury. Trop tôt pour dévoiler quels professionnels en feront partie. Néanmoins, on sait déjà que le chanteur Arnaud Fleurent-Didier en sera. L’artiste connaît le cinéma, et ses chansons respirent d’ailleurs les influences de Rohmer ou Demy par exemple. Cerise sur le gâteau: Arnaud Fleurent-Didier se produira en concert au Rex samedi 24 avril à 22h30.

Le “grand” jury sera accompagné d’un jury jeunes. Les membres, âgés de 14 à 18 ans, viennent tout juste d’apprendre qu’ils en feront partie. Il s’agit de Marta Baidek (terminale lycée d’Arsonval), Maeva Culot (seconde lycée Cabanis), Julia Del Rosario (première lycée d’Arsonval), Yohan Jacquet (troisième collège René Perrot – Merlines), Valentin Ribas (seconde lycée d’Arsonval), Louis Roux (terminale lycée d’Arsonval) et Beatriz Urtubia Villagran (première lycée Cabanis).

Vanja KaludjercicPour encore parler du mélange cinéma et musique, le cru 2010 du ciné-concert de la place du Civoire, jeudi 22 avril à 21h30, devrait être sacrément bon. Car c’est Laurent Lesvesque qui s’y collera. Ce compositeur a travaillé notamment avec Costa-Gavras sur Amen, avec Cédric Klapisch sur Les Poupées russes ou encore avec Agnès Varda sur Les plages d’Agnès. Il jouera sur deux films muets, dont Entracte de René Clair, où apparaissent les artistes Man Ray et Marcel Duchamp.

D’autres séances spéciales viendront combler les cinéphiles. Difficile d’être exhaustif. Mieux vaut renvoyer vers le site officiel du festival où figurent évidemment tous les détails. Si ce n’est quelques dernières minutes comme la venue de l’ex critique du journal Liberation Louis Skorecki, qui présentera un de ses films et débattra ensuite. D’autres infos apparaîtront sur le site du festival d’ici son ouverture, notamment la composition du jury.

Les programmateurs ont visionné 400 moyens métrages et en ont sélectionné 21Tables rondes, séances scolaires, ciné-petits, coup de projecteur sur des jeunes réalisateurs allemands, rétrospective Michaël Powell (avec des films rarissimes), au delà de la compétition, il y aura l’embarras du choix pour les festivaliers. Et ce sera accessible à toutes les bourses, la place étant à 3,50 euros et le pass à 18 euros.

Un hommage particulier sera rendu à Eric Rohmer. “Qu’il soit né à Tulle n’a pas forcément été déterminant dans ce choix”, explique Sébastien Bailly, qui a tout de même choisi d’aller projeter un de ses films à Tulle en plein air pendant le festival. “C’est un cinéaste connu dans le monde entier et qui, contrairement aux idées reçues, faisait des films tout à fait accessibles et qui faisait entre 200.000 et 300.000 entrées à chaque fois! Il faut les faire!”

En vantant le cinéaste qui travaillait “avec peu de moyens, faisait les films qu’il voulait et avait trouvé son public et, finalement, sa dimension économique”, Sébastien Bailly faisait là un bien involontaire parallèle avec les organisateurs du festival qui, avec moins de moyens qu’espérés, font décidément très bien les choses!

Olivier SOULIÉ

Olivier SOULIÉ

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