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Etrangers dans leur lycée: Guillermo (4/4)

Guillermo Hughes, 16 ans, Argentin, en 1ère S au lycée d'Arsonval

Guillermo Hughes, 16 ans et Argentin, termine notre série de rencontres avec quelques uns des lycéens étrangers qui ont choisi de passer leur année scolaire à l’étranger, en l’occurrence en France et plus précisément à Brive. Cheveu brun filasse coiffé négligemment rasta dread locks, “l’Argentin” comme le surnomme plus facilement ses camarades, est une petite célébrité au lycée d’Arsonval où il est arrivé en cours d’année scolaire et suit des cours de 1ère S.

Guillermo portraitA la différence des autres élèves étrangers accueillis à Brive, Guillermo est arrivé en cours d’année scolaire, en janvier dernier, par l’intermédiaire du Rotary. A l’origine, il avait choisi de partir pour l’Australie, peut-être attiré par des étendues encore plus vastes que celles de sa Patagonie. Et à défaut, la France “pour apprendre la culture, autre chose que je ne connaissais pas, sans a priori“.

“Je ne parlais pas du tout français, à part “bonjour”, “au revoir”… Au début, c’était très dur, tu ne comprends rien. Tout le monde rigole et, toi, tu ne sais pas pourquoi. Alors, tu parles un peu espagnol, un peu anglais, et beaucoup avec les mains. Et ça pendant un mois.” Les choses ont heureusement fini par s’améliorer en prenant des cours pendant trois mois à la Maison pour apprendre. Les progrès sont indéniables, mais l’élocution bute toujours sur la prononciation et la recherche du vocabulaire qui passe rapidement par le tutoiement.

Suivre les cours n’aura pas été non plus de tout repos pour l’ado au regard toujours un peu étonné: “En décembre, je terminais ma seconde en Argentine. En arrivant en janvier, j’ai manqué une partie du programme de 1ère. Tu n’as pas de référence pour comprendre, alors en plus dans une autre langue!!! Et quand je vais rentrer chez moi fin octobre, je dois passer mon contrôle de fin d’année de 1ère, alors que les deux programmes français et argentin ne sont pas les mêmes.” A peine pourtant de quoi perturber cet indéfectible décontracté qui se destine à la comptabilité.

Guillermo“Les gens ont été très accueillants, ils savent que je suis étranger et sont curieux de me connaître. Au lycée, les élèves m’ont repéré comme “L’Argentin”et je me suis fait facilement des copains.” Des copains quelque peu admiratifs de ce garçon qui pratique le “kitesurf” tant à la mode (sport nautique où l’on glisse sur une planche en étant tracté par une aile qui vous envoie dans les airs, virevoltant!). Vague à l’âme: “Quand j’ai cours, je suis occupé, ça va, mais les dimanches, c’est plus dur, je pense au pays. Je parle un peu par internet…” Heureusement, Guillermo s’est trouvé un compatriote Facundo, 17 ans, scolarisé au lycée Bossuet. “C’est comme un frère, je peux parler comme si j’étais chez moi.” Un peu de baume au cœur pour supporter les langueurs de l’exil.

Guillermo dans les couloirs du lycée d'ArsonvalGuillermo lance un léger bémol qui vient en écho des constatations que nous avons déjà recueillies auprès des autres élèves étrangers: “Les relations avec les profs sont plus strictes, très distantes. On ne peut pas discuter aussi facilement que chez moi.” Mais pour lui aussi, la grande découverte aura été la gastronomie française dont il se régale: “tous les pâtés, le foie gras, les fromages et surtout le poisson à la Bordelaise”.

Et pendant que ses camarades Miyu la Japonaise et Victoria la Brésilienne s’essaient à la première partie du bac, l’Argentin qui s’avoue sans illusion “pas assez bon pour l’examen”, s’est envolé avec empressement et d’autres jeunes pour un tour d’Europe sillonnant Paris, l’Allemagne, la Suisse, Monaco… Heureux qui comme Guillermo fait un beau voyage.

Notre série évoquant ces élèves étrangers s’achève aussi sur cette note. Merci à eux de s’être prêtés si gentiment à l’exercice pour nous livrer leurs regards venus d’ailleurs.

Guillermo Hughes

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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