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Enquête d’opinion chez les patrons : le baromètre est morose

Enquête barométrique auprès des entreprises de la Corrèze

L’observatoire économique des CCI de la Corrèze a présenté son enquête barométrique menée comme chaque année auprès des entreprises. Il s’agit en fait d’une enquête d’opinion pour prendre le pouls des patrons. Les résultats en demi-teinte, comme en 2009, traduisent un climat d’incertitude et des situations très contrastées, y compris dans le même secteur d’activité. Les patrons se disent toujours inquiets et leurs préoccupations restent concentrées sur les carnets de commandes.

Vous pouvez consulter les résultats de l’enquête sur le site de la CCI.

Entreprise“C’est presque un tiers, un tiers, un tiers”, résume Anne Mambrini, responsable de l’observatoire économique qui a mené cette étude de janvier à mars 2010. Chiffres à l’appui, on constate en effet qu’environ un tiers des patrons jugent que leur chiffre d’affaires en 2009 est “moyen”, même proportion pour “bon ou très bon” et “mauvais ou très mauvais”. Et cette situation contrastée va se nicher au sein même d’un secteur d’activité. Côté perspectives, les avis sont aussi partagés: 47% des patrons pensent avoir un chiffre d’affaires stable en 2010, 26,5% espèrent qu’il sera supérieur à 2009 et 23,9% en baisse.

Cette étude portait donc sur la perception des patrons, autant de leurs résultats en 2009 que de leurs perspectives pour 2010. Pour la deuxième année consécutive, elle  a été menée sur l’ensemble du département en ciblant les entreprises de plus de 10 salariés : 230 ont participé (représentant 11.500 salariés), soit une représentativité de 32,5%.

camionChiffres d’affaires, rentabilité, investissements, effectifs… tous les indicateurs sont en baisse, donnant au bout du compte un baromètre dans le morose. D’une entreprise à l’autre, la façon d’appréhender les douze prochains mois est très différente. Les patrons sont toujours inquiets devant le manque de lisibilité pour l’avenir. Pas de catastrophisme, mais pas de véritable reprise non plus.

En fait, ces variations de perception dépendent de nombreux facteurs: la situation de l’entreprise en entrant dans la crise, si elle développe ses propres produits ou travaille en sous-traitance, si elle peut être soumise à délocalisation, si son secteur est soutenu ou non par les pouvoirs publics (comme le BTP qui s’inquiète de la fin du plan de relance), son segment de clientèle dont le pouvoir d’achat peut être plus ou moins rogné… Entre pression sur les prix et renchérissement des matières premières, l’érosion des marges se fait sentir.

transpaletteL’économie corrézienne reste fragile“, constatent Jean-Louis Nesti, président de la CCI du pays de Brive et René Lachèze représentant son homologue de Tulle-Ussel, tout en estimant que notre département semble mieux s’en tirer que d’autres. “Nous avons pourtant des atouts comme un important tissu de TPE-PME à caractère familial avec des perspectives à long terme, à la différence des usines dépendantes de la stratégie d’un groupe.” Et d’évoquer, Thales, Jacob Delafon, Deshors, Photonis, Bledina… “Les centres de décision sont de moins en moins sur le territoire. On n’empêchera rien.” De même: “Les chefs d’entreprises ont souvent tout épuisé: ils manquent de trésorerie et ont du mal à obtenir des aides des banques”, déplore le président.

Notre souci est de conserver un emploi industriel“, répète Jean-Louis Nesti. “Il faut qu’il y ait création de richesses pour soutenir le reste.” Des pistes sont évoquées, comme la filière bois: “Tout est à faire, depuis la forêt jusqu’à la première et deuxième transformation”. Et de conclure: “Nous avons toujours espoir de sortir de la crise, mais il faut rester vigilant.”

usine

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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