Et du bon avec le Jazz Club 19100. Son festival Briv’en Jazz qui aura lieu ce week-end, du 11 au 13 octobre, prend de l’ampleur avec le double de concerts et des musiciens de renom international. Et Thomas Leleu en tête d’affiche ! Rencontre avec son président Claude Peyrodes.
Son cabaret concert mensuel s’est patiemment glissé dans le calendrier culturel briviste comme un rendez-vous incontournable. Chaque soirée du Jazz Club 19100 attire désormais son lot de 200 spectateurs, des connaisseurs très avertis comme des néophytes curieux de découvrir une facette méconnue. L’affaire n’était pourtant pas jouée d’avance lorsqu’une poignée de mordus s’est lancée dans l’aventure. Cela fera dix ans en janvier prochain.
« À cette époque, il n’y avait dans la région que des concerts très occasionnels (pour ne pas dire confidentiels, NDLR), mais j’ai toujours pensé qu’il y avait un public sur le bassin », persiste à raison Claude Peyrodes, l’un des fondateurs de cette association et toujours président. Le jazz était, et reste encore, souvent considéré comme une musique élitiste, intello, alors qu’en fait il vient de la rue, du peuple (des bordels même) et en a d’ailleurs gardé une approche instinctive.
« Surtout, le jazz offre une grande diversité. C’est ce que nous essayons de faire connaître en proposant différents styles sans aller aux extrêmes comme le free jazz. » Après des débuts conventionnels pour gagner un public, la programmation s’est vite élargie. « On se permet des fantaisies, en restant accessibles, et le public nous fait confiance et nous suit. On diversifie les styles, les types de formations, trio, quartet, quintet, mais aussi les instrumentistes, trompette, piano, saxo, violon, accordéon, guitare, chant… »
Depuis 2015, l’association totalise une centaine de concerts drainant un public toujours plus large à l’Espace Chadourne sur une jauge allant de 150 à 250 personnes. Elle propose également un temps fort, créé dès l’année suivant sa création : un festival annuel qui a lieu en octobre, Briv’en Jazz, conçu sur trois soirées concerts avec des formations de niveau national.
« Cette année, le festival prend une nouvelle dimension avec six plateaux artistiques et des musiciens de renom international. » Il aura d’ailleurs lieu dans la salle du Pont du Buy entièrement rénovée qui offre une jauge plus importante pour recevoir cette programmation des plus alléchantes.
Thomas Leleu en jazz star
Ce sera un concert à ne pas manquer samedi. Thomas Leleu, premier tubiste de l’histoire à remporter en 2012 le prix de la révélation soliste instrumental aux Victoires de la musique classique, capable de tenir la scène telle une rock star. « Il se produit habituellement sur de grandes scènes devant 20 000 personnes. On avait abandonné l’idée tant les conditions techniques étaient complexes, mais c’est lui qui a tenu à venir à Brive et qui s’est adapté. Incroyable ! » Il sera sur scène avec cinq musiciens pour un son dernier album dont le nom en dit long: Outsider !
La salle sera déjà bien chauffée. Le samedi promet une grande soirée dès 20h30 avec en première partie la flûtiste Lucie Jahier et son nouveau quartet Javotte, explosif de métissage, offrant un jazz moderne aux rythmes latinos et afro-cubains. C’est le prolifique et polyvalent Camille Thouvenot, aussi talentueux au piano qu’à la contrebasse, qui ouvrira le bal vendredi à 20h30, suivi par le bassiste Kevin Reveyrand, originaire de Limoges, qui a joué pour de grands noms (Christopher Cross, Charles Aznavour, Patrick Bruel, Paul Personne, Patricia Kaas, Claude Lelouch…). En quartet de guitares, il livrera son nouvel album Yolo dans lequel il fusionne les musiques sans frontières.
Dimanche dès 16h, place à « un jazz festif, plus swing et plus dansant » : la salle va faire la ola avec le pianiste Philippe Nicolas (son surnom Zébulon traduit bien son énergie) pour se poursuivre, et clore ce festival, dans une ambiance endiablée avec le Holy Bounce Orchestra et la douce frénésie de ses sept musiciens. Ça va arriver par les oreilles pour s’emparer de vos pieds !
L’association a ainsi su insuffler une dynamique pour promouvoir le jazz. Tant et si bien que l’association draine aujourd’hui 180 adhérents et quelque 400 sympathisants. « Elle vient même d’être reconnue organisme d’intérêt général, ce qui permet à ses donateurs de bénéficier d’une réduction d’impôt de 66 %.
Le Jazz Club 19100 est maintenant bien reconnu dans le milieu des artistes de jazz, cela sur toute la France et la ville de Brive fait référence », assure Claude Peyrodes. En février prochain, l’association prévoit de marquer cette belle décennie qui a débuté dans une ancienne brasserie du boulevard Puyblanc, d’où son nom.
Tarifs et pass sur jazzclub19100brive.fr et billetweb.fr.