Romain Lejeune, journaliste et auteur de Jeunesse tu comptes, paru en janvier aux éditions Braquage, rencontrait cet après-midi à la librairie La baignoire d’Archimède des lycéens de Cabanis. L’occasion pour les jeunes de s’exprimer sur les idées développées dans ce court mais vif essai, ainsi que sur leurs craintes et leurs espoirs; et pour l’écrivain, de leur rappeler que “dans la vie tout est possible”. Une rencontre utile, sans fard ni chichi.
Si ce trentenaire, père d’une petite fille d’un an, n’a quasiment pas dormi et pris le train à 7h ce matin pour arriver après un voyage de 4 heures à Brive-la-Gaillarde, ce n’est pas que pour le plaisir ! C’est parce que des jeunes de Cabanis l’attendaient, qu’ils avaient des choses à dire et Romain Lejeune le savait. “Ça m’intéresse d’entendre ce que vous pensez aujourd’hui, de connaître votre regard sur mon livre, sur le vote”, mais aussi sur la vie et l’engagement au sens large.
Car il est bien question de cela dans le court essai de ce journaliste des Inrocks: célébrer la jeunesse, encourager les jeunes. “Alors qu’on nous sous-estime, vous expliquez qui on est et vous nous remettez à notre juste valeur“, explique Adrien, élève en seconde Maintenance des équipements industriels à Cabanis. “Niveau politique”, enchaîne Émilien, “vous nous incitez à ce qu’on ait nos propres avis, qu’on aille voter.” Un geste qui, bien que d’actualité, ne fait pas l’unanimité. “C’est comme d’être dans une fourmilière”, illustre un élève, “un vote tout seul n’a aucune influence, surtout si on le donne à un petit candidat. Ça ne va rien faire.”
“On peut faire bouger les choses à son échelle”, rétorque Romain Lejeune, “en se réunissant dans des collectifs, en échangeant et en allant au bout de ses rêves.” Il en est lui-même un bel exemple: “Je n’étais pas destiné à faire ce que je fais aujourd’hui. Au lycée, j’étais un cancre”, jusqu’à ce qu’il décide de se donner les moyens de ses envies: être journaliste. Après une fac d’histoire, il est rentré dans une école de journalisme proposant un cursus par alternance. Une voie professionnalisante qui parle à ces lycéens lesquels nourrissent eux aussi des rêves: être avocat, médecin, pilote de F1, travailler à l’international, avoir une grande boutique…
“Je voulais absolument être journaliste dans la musique”, reprend Romain Lejeune, “alors j’ai créé mon blog et, le soir après les cours et le travail, je contactais des maisons de disques et allait faire des interviews d’artistes. Au bout d’un an, mon site était assez fourni et j’ai pu montrer mon travail à des magazines qui m’ont fait confiance et m’ont payé pour ce travail.” Cette dynamique, assure-t-il, tout le monde peut en être l’acteur. Il faut être dans l’action mais aussi être bien entouré par une famille, des amis qui nous sollicitent et nous motivent sans s’essouffler. Ce n’est pas donné à tout le monde. Il le sait. Alors le rôle que Romain Lejeune revêt, c’est celui de rallumer la flamme, en rappelant “à quel point la jeunesse est belle”, en affirmant que les jeunes sont “capables du meilleur” et que “dans la vie, tout est possible“.