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Eden Palace, univers à part entière, spectacle à nul autre pareil

Jusqu’au vendredi 11 octobre inclus, le théâtre de la Mezzanine, qui a posé ses valises à l’Espace des trois provinces, met en branle un drôle de dispositif scénique et festif. Hier soir, les portes de l’Eden Palace se sont ouvertes pour la première fois de la semaine sur l’univers peuplé d’une troublante humanité, signé Denis Chabroullet. Les premiers visiteurs en sont ressortis, mais pas tout à fait indemnes… Infos et réservations auprès des Treize arches au 05.55.24.62.22.

A la manière des poupées russes, les portes de l’Espace des trois provinces s’ouvrent sur d’autres portes, celles de l’Eden Palace, un cinéma de quartier des années 60. Portes battantes, affiches, caisse extérieure. L’illusion est parfaite. Quelle illusion au fait? Le spectateur se retrouve plongé cinq décennies en arrière, confortablement installé pour écouter le crooner et ses trois choristes aux robes criardes. Derrière les portes, des bruits filtrent, des cris, des rires, des applaudissements, des aboiements, des chants. Que se passe-t-il ? Quelle séance s’apprête à commencer? Les ombres tumultueuses qui surgissent au plafond, seule lucarne d’entrée à ce moment-là de ce monde bien mystérieux, ne nous disent rien qui vaille.

Une sonnerie fatiguée retentit. L’ouvreuse invite les spectateurs à s’avancer. Le ticket est tamponné par un caissier loufoque, dont la coupe de cheveux est aussi improbable que le peignoir. Doit-on vraiment entrer? Trop tard! La porte s’ouvre tandis que l’ouvreuse susurre un inquiétant “bonne chance”. La porte s’est refermée.

Combien de temps a duré le spectacle ? Etait-ce seulement un spectacle d’ailleurs? L’univers peuplé de  chanteurs, musiciens, danseurs, marionnettes, vidéo et comédiens, pensé par Denis Chabroullet, à l’imaginaire aussi riche et fertile qu’un Tim Burton, est désarçonnant. Dans cet étrange labyrinthe, des personnages loufoques se côtoient, des histoires à dormir debout et d’autres à ne plus dormir du tout. C’est triste et drôle à la fois. Onirique et tragique. Sans commune mesure. Le public, hors de tout repères, se retrouve dans une situation d’écoute inédite, observateur et partie prenante d’une humanité désespérante mais chargée d’espoir.

Le cheminement prend fin. En musique, le spectateur pantois est reconduit vers la sortie. Merci! Au revoir! Que penser de tout cela? “C’est très drôle, décalé, assez saignant”, commente une spectatrice. “C’est plastiquement intéressant, assez intense”, ajoute son voisin venu de Périgueux. Tandis qu’une troisième fait valoir son besoin de temps pour digérer tout ce qui lui a été donné à voir. Pas de répit pour l’Eden Palace par contre dont les portes continuent de s’ouvrir, à intervalles réguliers, pour avaler son flot de spectateurs, cobayes volontaires d’une expérience unique d’où l’on ressort avec bien plus de questions que de réponses!

Eden Palace, jusqu’au vendredi 11 octobre à l’Espace des trois provinces. A partir de 19h. Tarifs de 4 à 18 euros. Durée: 1h10. Infos et réservations auprès des Treize arches au 05.55.24.62.22.

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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