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Dons d’organes : le mieux, c’est de le dire à un proche

Sensibiliser le public au don d'organes. L'équipe de coordination hospitalière des prélèvements d'organes et de tissus du centre hospitalier de Brive.

Le 22 juin correspond à la journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. Vous avez pris votre décision? Que ce soit oui ou non, surtout dites le à vos proches, aujourd’hui, demain ou après demain mais dîtes le leur. En cas de décès, c’est vers eux que le médecin se tournera pour savoir si vous y étiez opposé ou non. C’est le principal message que fait passer toute la journée l’équipe de coordination des prélèvements dans le hall du centre hospitalier de Brive.

En France, tous les défunts sont considérés comme des donneurs potentiels. S’ils ne sont pas inscrits sur le registre national des refus, la loi exige que l’on se tourne vers la famille. Une famille plongée dans la peine et à qui l’on demande d’assumer une décision difficile si le sein ne s’est jamais auparavant prononcé sur le sujet. Le docteur Mathieu Mattei et les trois infirmières de la coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus, sont régulièrement confrontés à cette situation douloureuse pour la famille d’un patient en mort encéphalique ou cérébrale, c’est-à-dire avec une destruction irréversible du cerveau.

“Nous sommes en pénurie d’organes en France”, constate le médecin. “Un tiers des prélèvements ne sont pas effectués car la personne décédée ne s’est jamais exprimée sur le sujet et la famille ne sait pas quelle décision prendre. Ce sont des familles en souffrance qui laissent alors parler leur cœur et non pas la raison. Tout ce que vous voulez savoir sur le don d'oraganeC’est notre rôle de les accompagner dans cette démarche.” Alors, même si l’équipe ne dispose que de 24 heures, il faut prendre le temps d’expliquer aux proches. Que le parent qu’ils voient avec tous ses appareils d’assistance, n’est plus qu’un corps sans vie. Mais qui peut encore en sauver d’autres. Que le corps du défunt sera respecté comme pour toute opération chirurgicale. Que sa restauration sera parfaite. Spécialement formée pour cet accompagnement, l’équipe sait que ce moment est important, car de lui dépend la décision.

Chacun peut éviter de confronter un jour peut-être sa famille à ce choix difficile. En en parlant avant, même si peu de gens veulent penser à la mort. Le prélèvement est possible à tous les âges, ce qui surprend très souvent: un enfant, comme un grand-père, peut sauver plusieurs personnes le jour de son décès. “On peut prélever foie et rein très tardivement, jusqu’à plus de 80 ans”, illustre le docteur Mattei. L’âge moyen des donneurs ne cesse d’ailleurs d’augmenter. Mais la France est toujours à la traîne sur ce sujet et 322 personnes ont perdu la vie l’an dernier faute de greffe.

Pour en savoir plus:

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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