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Deux nouveaux secteurs explorés à la grotte Bouyssonie

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Les traces du passé continuent de remonter à la surface de grès de la grotte Bouyssonie. Deux nouveaux secteurs de recherches ont ainsi été ouverts à l’occasion de la 6e campagne de fouille. Avant qu’elle ne se termine, à la fin du mois, une journée “portes ouvertes” est organisée sur site le samedi 25 juillet.

 

fouilles4A la grotte Bouyssonie, semblant faire fi de la chaleur accablante qui dès le matin plombe le site de la rue Roger Nayrac, vingt jeunes étudiants en archéologie venus de toute la France travaillent avec doigté à ranimer le passé. Le corps recourbé, la nuque penchée, ils scrutent sans répit le sol de grès qu’ils grattent avec d’infinies précautions.

damien pesesseUn premier groupe est installé à l’entrée du site, à un endroit datant du gravettien (environ 25.000 ans avant notre ère). Déjà fouillé, il s’est révélé extrêmement riche en livrant beaucoup d’outillage, explique Damien Pesesse, docteur en archéologie et responsable des fouilles. Le second secteur ouvert, plus en arrière, est exploré lui pour la première fois. Il s’agit d’aller voir en-dessous du niveau magdalenien déjà connu pour confirmer la présence très vraisemblable du solutréen. L’occasion de compléter la séquence archéologique et d’ajouter à la douzaine d’installations déjà recensées une nouvelle, située à quelque 17.000 ans avant notre ère.

fouilles4Outre l’abondance d’outils retrouvés, c’est la période très longue d’occupation du site qui fait la particularité et la richesse de cette grotte découverte en 2005 par Thierry Bismuth, conservateur au service régional de l’archéologie du Limousin.

Racheté par la Ville en 2007, le site a été fouillé pour la première fois en 2008. Campagne après campagne, les chercheurs avancent dans sa compréhension et sa connaissance. Aujourd’hui, ils peuvent par exemple avancer que le plafond de la cavité s’est effondré il y a 13.000 ans, ceci expliquant la chronologie d’occupation du site: entre 32.000 et 25.000 à l’entrée et entre 20.000 et 5.000 au fond.

fouilles2L’observation des charbons et des silex, l’étude de leur provenance sont également autant d’indices qui permettent aux chercheurs de se faire une idée plus précise du site, de son environnement mais aussi de l’homme qui le peuplait alors et de ses habitudes. Exemple avec les armes taillées et fabriquées différemment d’une période à une autre. “Elles marchaient tout le temps”, souligne Damien Pesesse mais leurs différences permettent de “mieux comprendre comment ils percevaient les différentes manières de chasser.” Il poursuit: “Il ne faut pas croire que le passé est forcément le fruit d’une évolution ascendante et qu’on irait par exemple d’une arme rudimentaire à la plus accomplie.”

Puis de nuancer: “Sans prétendre à la vérité, l’archéologue propose les schémas les plus vraisemblables.” Si l’hypothèse est ainsi le fondement de la démarche scientifique de l’archéologue, l’espoir est son pendant (à la grotte Bouyssonie, beaucoup nourrissent celui de découvrir des formes d’expressions artistiques); et la patience un impératif: à commencer par celle de Damien Pesesse qui attend son heure, celle où les fouilles permettront d’accéder enfin à l’âge de l’aurignacien. Preuve que décidément ce site n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Au programme de la journée portes ouvertes sur site le samedi 25 juillet: visite commentée à 14h, 15h30 et 17h par Damien Pesesse, responsable des fouilles. Entrée libre : sans réservation. A noter que le site n’est pas accessible aux personnes à mobilité réduite et qu’il n’y a pas de parking à proximité.

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Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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