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Des collégiens, stylo en mains, micro aux poings

Daguerre est en concert samedi 1er décembre à 20h30 à l’auditorium Francis Poulenc. En première partie, deux classes de 3e de Cabanis et Jean Moulin avec lesquelles l’auteur compositeur et interprète a travaillé toute cette semaine. Tarifs: 8 et 4 euros. Plus d’infos auprès des Treize arches: 05.55.24.62.22.

Daguerre, qui vient de sortir son 4e album, Mandragore, travaille sur des projets de spectacle en collaboration avec Francis Cabrel (producteur de son 2e album Ô désirs) et assure des ateliers d’écriture. Une expérience qu’il était venue partager avec des lycéens brivistes voilà deux ans (nous vous en avions parlé ici) et qu’il a renouvelée cette semaine avec deux classes de Jean Moulin et Cabanis.

“C’est super! On sort de cette semaine et du concert vidé mais ça en vaut la peine!”, assure l’auteur, compositeur, interprète. Un engouement qui fait plaisir à voir auprès des jeunes: souriant, toujours plein de conseils et d’encouragements, doc Martens noires aux pieds et bagouses d’argent aux doigts, Daguerre est proche des jeunes.

Et ça marche! Des “Olivier!”, “Monsieur Daguerre!” fusent en tout sens dans la salle de Jean-Moulin. On ne sait pas bien comment l’appeler, mais en tout cas, on n’hésite pas à le faire pour un conseil, de l’aide. “Est-ce que tu pourras me faire signe quand je dois démarrer”, demande Pierre Axel qui s’apprête à chanter la chanson qu’il a écrite cette semaine avec Julie, Margaux et Camille. “Ça parle d’amour”, explique Julie. “C’est l’histoire d’une fille qui rencontre un garçon. Et il y a les deux langues de vipère: Margaux et Camille! ”

Ce qui n’est pas le cas dans la salle. “Ami  public“, lance Daguerre, “Vous allez passer par groupe chanter votre chanson devant la classe, pour vous habituer à être devant un public et laisser tomber la pudeur. Allez, on est tous solidaire.”

Là est le cœur du projet pour le professeur de lettres classiques et de français Guillaume Crocquevieille: “Ils sont 24, un effectif un peu nombreux pour voir qu’on est en zone d’éducation prioritaire alors ce travail par groupe participe à la cohésion de la classe. C’est un projet fédérateur qui va, de plus, les aider pour la confiance en soi.” Un enjeu à court terme explique le professeur. “En 3e, au brevet, ils vont avoir un oral d’histoire des arts. Cet atelier constitue aussi pour cela un très bon exercice.” Sans compter qu’ils redécouvrent, par la chanson, la matière enseignée: “Monsieur, c’est mieux que faire du français”, ont confié les élèves au professeur ravi de les amener au français par ce biais: “Pour eux, l’apprentissage du français devient concret.”

Une fois n’est pas coutume, l’amour a été le thème privilégié des chansons des jeunes que Daguerre a mis en musique. “J’ai composé les mélodies à partir d’un bout de leur phrase, dans la nuit.” Dix en tout! “Selon leurs attentes, parfois en devant faire des compromis. Deux groupes ont voulu se lancer dans le rap et le RnB. Je n’ai qu’une guitare et un violon…”

“Demain, les deux classes iront répéter aux Studios et recevront un accompagnement scénique”, explique l’artiste. “Ces ateliers ont été enrichis par les Treize arches par rapport à la dernière fois. Il est maintenant donné aux jeunes de vivre une semaine autour de la création, plongé dans le métier.” Clou de cette semaine de travail: le spectacle samedi soir, en première partie de Daguerre. On croit savoir qu’il y a du trac dans l’air. De l’impatience aussi !

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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