L'actualité en continu du pays de Brive


Deniz Bizarra le jour, Rivo la nuit

Photo Tom Papounaud

À seulement 19 ans, le DJ briviste a enflammé l’Asie du Sud. Rivo revient cet été à Brive Festival qui l’a propulsé. Sur la grande scène cette fois. Une vraie fierté. Portait d’un jeune homme à découvrir aussi demain en podcast.

Il a mixé dans des clubs de nuit réputés, à Manille, Kuala Lumpur, Shanghai ou Tokyo, faisant vibrer des milliers d’inconnus sous une pluie de confettis. La cour des grands dont il rêvait. « Je n’avais jamais eu un tel show. On voit tout le monde, on ressent le moindre cri, le moindre chant, ça fait vibrer le corps. Le public, c’est incroyable ! » Cette tournée folle, avec paillettes, shootings photo, limousines et gardes du corps, se passait fin 2019, autant dire dans un autre monde, celui d’avant Covid qui a stoppé net son envol. « Je devais avoir une année 2020 très chargée… » Alors Rivo est redevenu à plein temps Deniz (prononcez Déniz), un adolescent comme les autres qui vit chez ses parents.

Photo Lucas Bosc

Il a remisé son look étudié de star, son cheveu blanc platine s’est assombri et il a enchaîné les boulots, déménageur, livreur et même poissonnier. Mais il n’a rien lâché de ses ambitions. « J’ai produit, beaucoup, dans ma chambre, avec une petite platine. J’ai travaillé ma signature musicale en allant vers mes origines. Ma mère est Portugaise et mon père est Turc. Je teste des sonorités un peu orientales que je mélange à mon côté pop, ça apporte une touche originale. »

Ses références : David Guetta, pour la longévité de carrière, Kungs, Martin Garrix et d’autres DJ internationaux… « J’aime beaucoup la bonne humeur, la fraîcheur de DJ Snake, son style vestimentaire, l’aide qu’il apporte aux jeunes, sa façon de porter partout le pays de la France, un peu comme on le fait dans le foot… Être riche de sa nationalité, je trouve ça beau. On retrouve cette mentalité dans les festivals, on est là en musique avec nos différences. » Son registre : « de la musique dance, pop, de la deep house avec des rythmes de basse ».

À 15 ans, ce collégien bon élève plutôt attiré par le foot a découvert sa passion de façon inattendue : en regardant par hasard Paga mixer dans l’émission de télé-réalité Les Ch’tis vs Les Marseillais. « J’ai eu un gros coup de cœur pour la musique électronique : j’ai compris que c’était ce que voulais faire. J’ai commencé avec un tout petit PC. La nuit, je regardais en cachette des tutoriels vidéo. J’arrivais en classe fatigué, à moitié endormi. » Ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir son bac Gestion finance à Danton et de s’orienter vers un BTS Management.

Photo Lucas Bosc

« J’ai réussi à tenir les études jusqu’au moment où les tournées ont commencé à partir à travers la France ou l’Asie. » Tout a d’abord commencé à La Charrette. Deniz a pris son courage à deux mains et proposé de faire un bout d’essai. Et ça plaît, tant et si bien qu’il animait régulièrement la boîte briviste. Il se retrouve dans la foulée à Brive Festival qui le programme sur sa scène Tremplin. Le lendemain, ses réseaux sociaux s’affolent et tout s’enchaîne : les followers le suivent, bookers et maisons de disques le repèrent, il commence à signer des musiques, pour lui comme pour les autres, et prend un manager.

« Mon rêve serait d’en vivre, de ne plus me soucier de quoi que ce soit, sauf de la musique. Dans quelques années, j’aimerais bien être dans le top des meilleurs DJ français, ce serait énorme ! J’aimerais aussi faire une grande tournée aux États-Unis, il y a de très gros festivals et c’est un pays qui m’attire. »

Le monde se déconfine et Rivo renoue avec les nuits éclairées par les lasers. Il le sait, son destin l’appelle ailleurs. « Je suis très bien ici à Brive, même si j’envisage de partir l’année prochaine. » Vendredi 23 juillet, il ouvrira la soirée à Brive Festival à qui il accorde toute sa gratitude. « Je voulais être là. Je me suis toujours dit qu’il faudrait que je revienne pour la grande scène. Ça me met une pression supplémentaire. Pour moi, c’est mythique, au-dessus de l’Asie, de tout, c’est ma ville. Franchement, mon plus grand rêve, ce serait d’être un jour super connu et de revenir à Brive avec une reconnaissance comme Guetta, de faire un concert avec plein d’artistes corréziens et de donner au public tout ce qu’il me donne au jour le jour. » Et on parie qu’il tiendra promesse.

À écouter dès demain, une interview pod cast de Rivo/Deniz.

 

Photo Lucas Bosc

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

Laisser un commentaire

trois × quatre =