Les robes noires sont descendues dans la rue ce matin à l’appel des avocats du barreau de la Corrèze, des anciens avocats du barreau de Tulle et de l’association pour le maintien du TGI de Brive et le retour de celui de Tulle. Une mobilisation importante qui a aussi rassemblé plusieurs élus.
Derrière une banderole “Tulle-Brive-La Corrèze a besoin de 2 TGI”, ils étaient plusieurs dizaines à arpenter les rues de la ville ce matin. Beaucoup d’avocats, mais aussi des personnels du tribunal ou de simples citoyens. En tête de cortège, des élus, de tous bords. Gauche, droite, il semble que pour le TGI, les clivages politiques aient, pour un temps, cédés la place à une forme de consensus. On retrouvait en effet entre autres dans le cortège Bernard Combes, le maire de Tulle, le député-maire de Brive, Philippe Nauche, aussi bien que Frédéric Soulier, patron de l’opposition au conseil municipal, mais aussi Sophie Dessus, députée, ou encore Bernard Murat, ancien maire de Brive.
Cette mobilisation fait suite au rapport Daël, commandée par la ministre de la justice, Christine Taubira. Un rapport qui, sans qu’on lui demande de se prononcer véritablement sur le sujet, préconise de redonner à Tulle son TGI et de supprimer celui de Brive qui deviendrait alors un sous-tribunal, une chambre détachée du tribunal départemental.
Une situation que refusent les avocats Brivistes ainsi que le premier magistrat de la ville. Philippe Nauche estime en effet que Brive doit conserver son TGI, “ce qui correspond à une logique démographique”. Brive n’est certes que la sous-préfecture de la Corrèze, mais c’est la ville la plus peuplée du département. Une démarche qui a le soutien actif de Bernard Combes, le maire de Tulle. Les 2 élus ont récemment demandé que la Corrèze ait 2 TGI, un à Brive, l’autre à Tulle. Ils se retrouveront d’ailleurs cet après-midi à Tulle pour une nouvelle manifestation.
La requête du maintien de 2 tribunaux de grande instance ne semble pas, pour le moment, avoir d’écho positif au ministère de la justice. Un ministère qui prépare une grande réforme qui, pour le député-maire de Brive, devrait être l’occasion, au contraire, de faire preuve d’innovation et surtout “de maintenir une proximité avec les citoyens”, et Philippe Nauche de préconiser de “réparer la réforme Dati” avec outre les 2 TGI, l’implantation d’une structure de proximité, mais cette fois à Ussel car pour Philippe Nauche, “si Brive doit garder son TGI, il n’est pas acceptable non plus que les habitants de moyenne et haute Corrèze soient obligés de faire plusieurs dizaines de kilomètres pour accéder aux services de la justice”.
Les manifestants ont terminé leur mobilisation à la sous-préfecture où une délégation a remis au cabinet du sous-préfet Guy Mascrès, représentant de l’Etat, une motion pour le maintien du TGI dans la cité gaillarde et le retour de celui de Tulle.