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Comment je suis arrivé(e) là

Photo archives médiathèqueSe souvenir d’où l’on vient et pourquoi l’on est là… c’est une question d’identité. C’est aussi un documentaire intitulé “Gens d’ici, venus d’ailleurs” réalisé par le centre Jacques Cartier à partir des témoignages de Brivistes. Qu’ils viennent du Jura, d’Espagne ou du Maghreb, une même histoire de racines où se mêlent les cultures.

Le documentaire sera projeté demain, mardi 15 décembre à 20h30 au cinéma Rex. Et suivi la semaine prochaine, mardi 22 décembre, par le spectacle “Comment je suis arrivée là“, de Zohra Aït-Abbas, au centre Raoul Dautry. Bel ode à Noël.

“Tout a démarré fin 2008 au centre Jacques Cartier”, rappelle Jamila Houdaïbi, animatrice chargée du projet. “Nous avons filmé des habitants de Brive venus d’autres régions de France ou de l’étranger. Pour recueillir tous ces témoignages, ça nous a pris un an, en pointillés.”

Dans le documentaire d’une heure, c’est tout une galerie de portraits qui défile. On y voit des gens de toutes générations, de 16 à plus de 80 ans, des jeunes, des femmes, des hommes. Parcours de vie, bribes de souvenirs, avec simplicité. “C’est un documentaire qui parle de racines, de cultures, de différences.” Et donc aussi de peur de l’autre. “Une dame originaire du Jura nous raconte que lorsqu’elle était jeune, on lui avait dit de se méfier de ceux qui habitaient les villages autour.”

Ce qui ressort de ce documentaire amateur? “Les gens sont fiers de leurs origines. Même si certains se sentent discriminés. Ils sont souvent entre deux cultures, étrangers partout. Ce documentaire, c’est un voyage. Moi, ça m’a mis des images dans la tête, mieux qu’un film”, témoigne Jamila.

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LES DEUX RENDEZ-VOUS

  • L'affiche du spectacle "Comment je suis arrivée là"Gens d’ici, venus d’ailleurs, mardi 15 décembre à 20h30 au cinéma Rex. Le documentaire dure un peu moins d’une heure. Il sera suivi d’un débat avec le sociologue Mar Fall, de l’association Boulevard des potes à Bordeaux. Entrée libre.
  • Comment je suis arrivée là, mardi 22 décembre à 20h30 au centre Raoul Dautry. Un spectacle écrit, joué et mis en scène par Zohra Aït-Abbas d’après les récits de vie de femmes d’Ales et de Marseille. Tout public à partir de 10 ans. Entrée gratuite. Jauge limitée, réservation obligatoire. Durée: 1 heure. Discussion possible à la fin.

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PROPOS CHOISIS

Voici quelques témoignages de Brivistes extraits du documentaire Gens d’ici, venus d’ailleurs.

  • “Je suis venue d’Espagne en France parce que mon père était réfugié politique. J’avais 15 ans. Ça n’a pas été dur parce que j’ai trouvé du travail tout de suite. Nos racines sont toujours là-bas. On ne peut pas les effacer comme ça. La France est mon deuxième pays et je finirais ma vie ici.”
  • “C’est la misère ou la guerre qui chasse les gens de chez eux. Ils n’hésitent pas à prendre des risques énormes. C’est pas comparable avec mon époque.”
  • “Je suis originaire du Jura. La France est un pays d’accueil où les étrangers s’ils se conduisent correctement trouve toujours leur place.”
  • “On est arrivé sans rien, sans appartement, sans nourriture, sans meuble, avec une petite valise. On se mettait de suite à travailler.”
  • “On ne parlait pas beaucoup français en arrivant. Au centre, on a appris à communiquer. On sentait bien avec tout le monde. C’est la famille, l’ambiance et les coutumes qui me manquent. Mais maintenant on est habitué ici.”
  • “On est arrivé en famille de Casablanca. J’avais 8 ans. On a atterri à Terrasson, dans ce petit patelin, en pleine nuit. On était complètement perdu, on pleurait, on voulait retourner. On est rentré à l’école. Nous étions les premiers blacks que ils voyaient. Ils se mettaient tous autour de nuit et regarder notre peau, nous caresser les cheveux.”
  • “J’ai plus vécu en France qu’au Portugal. Ça fait 40 ans. Je suis plus Français que Portugais. Quand on y descend, je suis pas à l’aise.”
  • “Je suis Français d’origine algérienne. Mon origine, c’est ma culture. C’est ancré. Je me sens entre les deux, alors que j’ai grandi ici. On vit en décalage. Maintenant, ça fait partie de ma vie.”
  • “Mon père est Algérien, ma mère est Marocaine, et moi je me sens français puisque je suis né ici. Là où je construis ma vie, c’est ici. Mais, par rapport au regard des gens, je me sens étranger. Ma couleur de peau. Je suis fils d’immigrés, pas immigré.”
  • “Quand on nous voit, on nous dit “t’es quoi, ça nous renvoie à nos origines. Je suis pas simplement Français, j’ai une culture à ne pas oublier. Je sais d’où je viens, donc je sais où je vais.”
Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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