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Charlie Hebdo à la fête

Premier forum des lecteurs et première grosse affluence de spectateurs à 15h30. Une partie de l’équipe de Charlie Hebdo, qui célèbre ses 20 ans cette année à la Foire du livre, est venue évoquer cet anniversaire devant un public très important, en tout cas plus que le nombre de chaises qui était prévu.

Charb, Luz et Riss, 3 des dessinateurs de l’hebdomadaire satirique ont pris place autour de la table du forum. Tous les 3 ont la particularité d’être arrivés au journal au moment de sa naissance, ou plutôt de sa renaissance en 1992. Une expérience qui leur permet de juger l’évolution de l’hebdo, mais aussi l’évolution de la société qui les entoure. En fait, selon eux, Charlie n’a pas changé dans sa ligne éditoriale, mais c’est le regard de “ceux qui ne le lisent pas” et celui des autres médias, qui a changé. Luz explique: “Il y a 20 ans, on caricaturait déjà fortement les intégrismes religieux, surtout catholiques, mais cela n’avait pas les mêmes conséquences. Nous étions traînés devant les tribunaux mais il n’y avait pas de gonflement médiatique. Aujourd’hui, s’attaquer aux intégrismes est tout de suite amplifié par les autres médias. Du coup, cela suscite beaucoup de réactions dans l’opinion, et on fait une montagne d’une chose finalement peu importante.” Avec tout de même comme conséquence et comme autre changement par rapport à ces 20 dernières années, la présence d’une protection policière permanente auprès des dessinateurs.

Autre changement, pour Charb cette fois, le monde économique. “Avant” explique-t-il, “nous savions qui dirigeait, qui étaient les patrons, les banquiers, aujourd’hui, on ne sait plus. Caricaturer le capitalisme devient difficile. Les seuls que l’on peut toujours identifier sont ceux qui le subissent, les gens, qui finalement n’ont connu comme seul changement en 20 ans le fait de passer de l’ANPE à Pôle emploi“. Un flou et une difficulté de trouver des repères que l’on retrouve également dans le monde politique selon le dessinateur. “Les lignes politiques se chevauchent, se ressemblent, se mélangent, pour les partis de gouvernement” estime-t-il. Alors dans ce cas cette question: “comment caricaturer un président de gauche, surtout quand on est un journal de gauche?” Et Charb de répondre, “pas de problème avec Hollande, puisqu’il n’est pas de gauche!” La satyre a encore de beaux jours devant elle…

Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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