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Chanoux. Les clefs d’une vie décente

inaugurationUn nouvel espace d’habitat adapté était inauguré en fin de matinée au Chanoux. Philippe Nauche a coupé le ruban de ce lieu destiné à la sédentarisation des gens du voyage. Trois maisons pour trois familles. Un lieu qui devrait permettre un peu plus de bonheur, d’épanouissement et d’intégration à ces personnes qui vivaient jusque là au camp de Bouquet dans des conditions d’insalubrité et d’hygiène plus qu’aléatoires.Le coin est calme. La vue est belle. Après les 2 premières maisons de Rebières, ce sont 3 nouvelles maisons à ossature bois qui ont été construites à flanc de colline à proximité de la ferme de Chanoux. Chaque habitation bénéficie d’un terrain clos et bitumé. Un espace privé qui accueille cet après-midi même de nouvelles familles qui vivaient avant dans des caravanes sur le terrain de Bouquet.

La maison

“Moi, ce sont mes grands-parents qui se sont installés à Brive”, dit l’une des femmes. “Il y a plus de 70 ans que l’on vit ici.”

C’est un changement de grande importance pour ceux que l’on appelle communément les gens du voyage, mais qui sont en fait des Brivistes depuis plusieurs générations. Très souvent stigmatisés, quelques fois à juste titre reconnaissent-elles d’ailleurs, ces familles n’ont pourtant qu’une envie: se sédentariser dans des conditions de vie normales et décentes.

“Ça va beaucoup nous changer” avoue Catherine. La remise des clefs

Ce sera tellement mieux pour nous, pour les enfants. L’hygiène notamment, et puis le chauffage l’hiver. On va bien aménager tout ça. Depuis le temps qu’on attendait.

Bien sur, tout le monde ne pourra pas dormir dans la maison, il n’y a qu’une chambre. A priori, ce sont les jeunes enfants qui en profiteront. Les plus grands et les parents continueront à dormir dans la caravane. C’est prévu comme cela de toute façon car on ne change pas du jour au lendemain un mode de vie ancestral. La caravane, pour ces familles, c’est une partie intégrante de leur existence, de leur histoire. Les terrains autour des maisons ont donc été pensés suffisamment grands et bitumés pour accueillir  les caravanes, 3 au maximum. Mais le fait de pouvoir vivre aussi dans la maison, cela change tout. Des choses simples qui peuvent sembler à chacun d’entre nous si “basiques” et qui pourtant ne vont pas de soi quand on vit dans un camp. Faire la cuisine, avoir un évier pour faire la vaisselle, manger en famille autour d’une table, au chaud, prendre une douche ou avoir des toilettes et le tout-à-l’égout.

Madame BordasLa création de cet habitat adapté a bien entendu rencontré des résistances et suscité des critiques, quelques fois virulentes, et même xénophobes dans certains cas pour Philippe Nauche, qui n’a pas manqué de rappeler les valeurs humanistes qui l’animent. “Ce type de structure est une alternative très crédible par rapport aux camps habituels“, estime-t-il dans un souci d’apaisement. “Cela fonctionne bien et c’est positif pour tout le mode. Les habitants de Brive doivent en être convaincus car c’est une réalité et c’est ce qu’il convient de faire pour fermer, comme nous le souhaitons, le camp de Bouquet.”

Une réalité et un besoin car tous les sédentaires du camp de Bouquet sont volontaires pour intégrer cet habitat adapté. Il y a en fait 5 fois plus de demandes que de réalisations, mais il ne s’agit que d’un début. D’autres maisons vont suivre. Les prochaines seront situées à Fadat.

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Patrick MENEYROL

Patrick MENEYROL

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