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Caserne Brune : les façades des 3 bâtiments peuvent être conservées

Contrairement à ce qui était jusqu’ici tenu pour acquis, il est économiquement possible dans la création du nouveau quartier Brune, de conserver tout ou partie des façades des bâtiments militaires. Après l’avoir démontré lors du dernier conseil municipal, l’architecte Juan Pablo Samaniego a présenté hier soir aux habitants la démarche qui a abouti à ses conclusions. Une démarche partagée avec les architectes des Bâtiments de France et de l’État, qui permet à la Ville de garder la main sur la cohérence du projet et de “concilier mémoire patrimoniale et respiration urbaine contemporaine”. Reste maintenant à établir le cahier des charges pour les futurs appels à projets.

“J’ai enfin compris, au bout de toutes ces d’années, ce que peut devenir le quartier”, intervient un riverain à l’issue de la présentation qui a fait salle comble hier soir à Dumazaud. Parmi eux, les membres de l’association Reconversion Caserne Brune très impliquée et qui travaille sur ce dossier depuis 10 ans. La synthèse de la démarche a duré plus d’une heure, preuve du long travail orchestré par le cabinet Samazuzu. “Il fallait prendre le temps nécessaire. La question des bâtiments faisait débat. Nous avons donc choisi de nous faire accompagner par un cabinet spécialisé dans cette approche”, rappelle le maire Frédéric Soulier. Faut-il démolir? Réhabiliter intégralement? Conserver en partie? À en croire de potentiels investisseurs, les dernières options seraient trop onéreuses. Le sujet était sensible: les 3 bâtiments qui encadrent la place d’armes témoignent de l’empreinte de la vie militaire à Brive et nombre d’habitants y restent très attachés. Il n’en fallait pas moins engager une nécessaire “réaffectation” financièrement réaliste de ce gisement économique pour voir y émerger un nouveau quartier propre à accueillir des projets de bureaux, hôtel, résidence séniors, pole culturel…  Comment arriver à concilier les deux?

“Nous nous sommes appuyés sur le PLU (Plan local d’urbanisme, NDLR) et sur les précédentes études, nous avons étudié les flux dans la ville, effectué des visites sur place, envisagé les 3 options possibles, nous avons fait appel à des sociétés spécialisées pour chiffrer les différentes options…”, retrace l’architecte espagnol Juan Pablo Samaniego pour qui ce projet situé au sud du cœur historique “rééquilibre la centralité de Brive”. “Il faudra le lier au centre-ville par une perspective, travailler une connexion piétonne”, précise-t-il.

“Pour garder l’identité du site, c’est la place d’armes en elle-même qui a une valeur spéciale, en conservant en totalité ou en partie les façades. L’idée est d’en faire une place majeure pour le quartier et la ville“, assure Juan Pablo Samaniego. Une vision de “la lecture du vide” qui offre un autre regard sur la cohérence à donner à l’ensemble de ce potentiel de plus de 4,6 hectares. Le cabinet a travaillé sur la modularité des bâtiments en fonction de leur destination.

Démonstration a ainsi été faite que le bâtiment nord pourrait accueillir un hôtel de 90 chambres, des bureaux et du commercial, en jouant sur les surfaces et les volumes, en surélevant le toit, dégageant ainsi 2.000 m2 supplémentaires par rapport au programme initial. “La taille des chambres de l’hôtel correspondrait aux fenêtres caractéristiques de la caserne. C’est une architecture réaliste, intelligente avec une façade moderne”, commente Juan Pablo Samaniego. Même constat pour le bâtiment sud dédié aux aînés avec des logements en résidence autonomie ou en résidence seniors. Un total de 160 logements sur 9.000 m2 de surface plancher. Là encore, les chambres s’adapteraient à la trame des fenêtres. Pour le bâtiment de commandement, preuve a également été apportée qu’il pouvait correspondre à une destination culturelle en modulant des salles d’exposition, de danse de musique. “Les hauteurs de 4,5m s’adaptent parfaitement à cet usage, on peut même supprimer des murs porteurs dans les niveaux supérieurs.” Autant de pistes à étudier.

Le surcout de la conservation de tout ou partie des façades peut être compensé en jouant sur les surfaces et les volumes…”, assure l’architecte en montrant à l’appui des exemples de réhabilitations déjà réalisées. “Il faut se libérer des contraintes, réinterpréter l’architecture, travailler sur les pignons, faire un ajout qui ne copie pas forcément mais qui s’inspire. Il est possible d’agrandir sur l’arrière, de surélever le toit…” Aux architectes qui répondront aux futurs appels d’offres de faire preuve de créativité dans ce domaine.

“Cette étude prouve la faisabilité et ouvre le champ des possibles”, résume Frédéric Soulier. “La Ville a repris la main sur le projet. C’est une démarche responsable. Nous sommes arrivés à une bonne orientation pour établir un cahier des charges sur ce projet intéressant et porteur”, se réjouit Cécile Friddé, architecte de l’État à la DRAC Nouvelle Aquitaine. “Nous sommes à Brive dans une dynamique urbaine et on sent que le projet est vraiment porté par la collectivité”, ajoute son confrère des Bâtiments de France, Hubert Mercier. “Je ne suis pas seulement conservateur du patrimoine, je suis là aussi pour valoriser la création architecturale”, précise l’architecte départemental. Le sous-préfet Jean-Paul Vicat a salué “ce travail d’équipe qui ouvre de belles perspectives: Brive a fait le choix de tabler sur son patrimoine en servant son avenir”.  La page doit maintenant être écrite.

 

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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2 commentaires

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    “très impliquée” au lieu de “impliuée”
    “pour y voir émerger” au lieu de “pour voir y émerger”
    “chiffrer les différentes options” au lieu de “chiffrer les différents options”
    “peut être compensé en jouant” au lieu de “peut être compensé par en jouant”
    MERCI de corriger ces coquilles.
    Bien cordialement.
    Michel Lavarde (Elu Quartier 1 “Cœur de Brive)

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