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Budget 2013 ou comment investir sans augmenter les impôts

La majorité a présenté hier soir son budget pour 2013. Elle poursuit son effort d’investissement, 38 millions d’euros y sont affectés cette année. Sans augmenter les taux communaux des taxes foncière et d’habitation. “Pour la 6e année consécutive. Une première à Brive depuis 1983″, souligne Frédéric Filippi, adjoint aux finances. Et donc au prix d’une augmentation de la dette “maîtrisée”. Une séance qui a donné lieu à une bataille de chiffres, à fleurets plus ou moins mouchetés, et qui a vu Jean-Pierre Nadin parodier Brassens ou Jean-Louis Estagerie citer en latin.

Vous pouvez visionner la vidéo de la séance sur le site brive.fr.

 

Le budget s’équilibre à 153,61 millions d’euros, prévoit 38 millions d’euros d’investissement dont 40% pour la voirie et les espaces publics. Sans pour autant toucher aux taux d’imposition ce qui se traduit par une augmentation de la dette, “mais qui reste inférieure à la moyenne des communes de notre strate”, explique Philippe Nauche, soit 1.476 euros par habitant contre 1.566 euros (chiffre au 31 décembre 2012). Et c’est bien là où le bât blesse pour l’opposition dont le chef de file pointe une “dette colossale” et un  “budget en nœud de pendu“.

“Nous sommes là où nous souhaitions être”, argue le maire. “Nous avons fait ce que nous avions annoncé. Sous le mandat précédent, on a fait du désendettement pour faire du désendettement. Nous avons choisi d’augmenter la dette à un niveau raisonnable pour investir.” L’année dernière, la municipalité avait engagé 25 millions d’euros de travaux comme en 2010 et 2011, “soit le double par rapport à la gestion de nos prédécesseurs”. Et la première adjointe Patricia Bordas d’enfoncer le clou: “C’est un vrai choix politique de vouloir investir dans le contexte actuel“, justifiant une façon aussi de “soutenir les entreprises du bassin”.

Déjà sur la délibération précédente portant sur le compte administratif 2012, les échanges avaient été tendus. “Gaspillage et non maîtrise de la dépense publique”, “envolée des dépenses du personnel et des dépenses culturelles, chute vertigineuse de l’épargne nette qui fond comme neige au soleil…”, accuse Frédéric Soulier. “La peur de la dette, c’est votre grand registre“, réplique Frédéric Filippi: “Nous n’investissons pas pour le plaisir, mais parce qu’il y a un tel retard au niveau de la voirie. Qu’avons nous gaspillé? Une salle pour les associations? La piscine? Les tribunes?” “Nous avons stagiairisé des agents qui cumulaient des CDD successifs”, rappelle la première adjointe. André Pamboutzoglou insiste à son tour sur les conditions de vie décente. Compte administratif et budget auront été adoptés sans les voix de l’opposition.

Le menu était copieux hier soir au conseil municipal. La séance a également défini le projet d’Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine. Au-delà de l’inventaire qu’elle constitue sur un centre-ville élargi, cette AVAP permet d’assurer une meilleure gestion du patrimoine dans le cadre d’un périmètre de restauration immobilière, avec une incidence en terme d’aides financières pour les porteurs de projet qui peuvent être aidés jusqu’à 30% des travaux sans limite de plafond. La Ville a également lancé le projet de réhabilitation du musée Michelet, validé la signature de la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale, le recrutement d’une vingtaine de contrats d’avenir (un même nombre est prévu pour la rentrée) et une dizaine en services civiques.

Le groupe de l’opposition a également proposé une délibération sur le report pour la rentrée 2014 de la réforme des rythmes scolaires jugeant sa mise en place trop précipitée. Nicole Chaumont a rappelé que la concertation suivait son cours que l’organisation du temps libéré les autres jours par la demi-journée de classe du mercredi matin. “Nous ne partons pas de rien et des activités sont déjà proposées lors de la pause méridienne. Tout le monde ne pourra pas tout faire au même moment, mais il faut que chacun puisse bénéficier de la même qualité.” Le maire a rappelé l’intérêt de cette réforme qui vise à mieux prendre en compte les biorythmes de l’enfant. La problématique résidant dans les avis divergents au sein même de chaque groupe de concertation, enseignants, parents, partenaires… “Nous en ferons une synthèse et nous prendrons nos responsabilités“, a tranché Philippe Nauche en soulignant que ce qui sera mis en place à la rentrée 2013 ne sera pas figé.

La séance s’est achevée tardivement sur une intervention appuyée de Bernard Longpré qui a interpellé ses collègues sur la dangerosité des explorations de gaz de schiste comme de houille. Un permis de recherche d’hydrocarbures dit “permis de Brive” a en effet été déposé. Le député-maire a rappelé qu’il avait déjà interrogé sur ce sujet Delphine Batho. Dans sa réponse, la ministre précise que le demandeur s’est engagé à ne pas utiliser la fracturation hydraulique, qui est d’ailleurs interdite, que ses services veilleraient scrupuleusement au respect des dispositions environnementales, en rappelant également qu’elle avait déjà rejeté deux permis de recherche sur des territoires jouxtant celui de Brive.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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