“Je crois que c’est la plus grosse émotion que j’ai eu depuis ces Jeux.” Les Brivistes étaient venus en masse ce soir devant la collégiale Saint-Martin pour acclamer leur champion. Le handbiker aux trois médailles d’or est reparti avec une quatrième: celle de sa ville. Énorme émotion partagée.
Tout le monde attendait impatiemment Mathieu qui arrivait du lac du Causse où il venait juste d’inaugurer le nouvel espace sportif à son nom. Une foule bien chauffée pour mettre l’ambiance. Et c’est sur la musique officielle des JO que Mathieu Bosredon a remonté la haie d’honneur de drapeaux tricolores.
“Et un, et deux, et trois médailles”, scandait à l’unisson petits et grands à son passage. “On le voit très souvent rouler sur nos routes avec son petit fanion pour se signaler, c’est incroyable ce qu’il a fait, c’est d’autant plus méritant”, témoigne Michèle et Bernard venus tout simplement applaudir celui qu’ils considèrent comme un héros.
Le champion a mis longtemps a rejoindre le podium, touchant les uns, embrassant les autres, levant les pouces de contentement, joignant les mains en inclinant la tête pour remercier, savourant tout simplement l’instant. Jusqu’à la tribune couronnée de son affiche avec sa devise “Plier mais ne jamais rompre“.
“La première médaille était géniale. La deuxième, c’était beaucoup d’émotions: on a eu peur avec cette crevaison. Et la troisième…” Le maire Frédéric Soulier en cherchait ses mots. “C’est une fierté pour la France et pour Brive. C’est une très belle leçon que tu nous as donnée. Elle montre que tout est possible.”
Applaudissements aussi pour Christian Gaillard, celui qui a été son premier entraineur lorsqu’il avait 8 ans. “Le premier qui a cru en moi quand personne n’y croyait”, salue Mathieu.
“J’ai une nouvelle, j’ai encore crevé”, s’amuse le champion en tâtant la roue de son fauteuil. Et de raconter sa première course – “difficile d’être concentré au départ devant ce public qui était venu me soutenir, il était temps que ça parte”-, sa première médaille libératrice, puis sa course en ligne et cette crevaison qui le fait passer par toutes les affres en voyant ses poursuivant le repasser – “j’étais plein d’envie et de colère en repartant de la réparation, j’ai voulu taper un grand coup tout de suite”- puis pour finir cette troisème médaille collective sur le relais. Trois médailles d’or qui font de lui l’athlète français le plus titré de Paris 2024.
Son émotion aussi d’être choisi comme dernier porteur de la flamme: “J’avais trés peur de la faire tomber. Un stade de 80.000 personnes, c’était exceptionnel! Vous avez été avec moi toutes cette semaine”, remercie encore celui qui nous a tous fait rêver. Et ça fait un bien fou !