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Arnaud Maitrepierre met la gare en lumière

arnaud maitrepierre

Le lieu est insolite. Et pourtant, nulle part ailleurs ses photos n’auraient pu trouver une aussi belle raison d’être. Arnaud Maitrepierre expose jusqu’au 15 juin dans le hall d’accueil du nouveau pôle multimodal 4 photographies extraites de la série “Chemins de traverse”.

accrochageUne scène inhabituelle se jouait ce matin dans le hall d’accueil de la gare. Posté sur une nacelle élévatrice, un agent de l’entreprise Publisport installe à plus de 3m du sol, 4 photographies grand format d’Arnaud Maitrepierre sur lesquelles les gares, les quais et ceux qui y passent ou y travaillent sont mis à l’honneur. Opportune mise en abîme.

“Tout a commencé dans les gares”. Aux racines de ce projet, il y a la fascination d’un homme, usager des trains, pour les ambiances de ce lieu de passage où affleurent les tristesses et les bonheurs, fruit des départs et des arrivées. Attaché à la lumière autant qu’aux mouvements, le photographe, guidé par l’émotion, puise aussi dans les gares ces rythmes singuliers faits d’attente et de précipitation. Sensible à cette matière contrastée, Arnaud Maitrepierre commence à prendre quelques photos depuis son rolleiflex de 1953.

nb1Sentant qu’il tient là quelque chose, il s’aventure, guidé par un autre photographe, sur des chemins de traverse: les jardins d’Estavel, les sites que ne peut pas fouler le public, comme certains hangars de la ville jouxtant les voies ferrées “qui gardent la mémoire de travaux disparus” mais encore à Biars-sur-Cère pour sa fabrique de traverses… C’est ainsi tout un patrimoine qui s’offre à lui, et que la direction régionale de la SNCF qu’il est allé rencontrer, et qui s’est trouvé emballée par le projet, a plus encore étoffé.

Encouragé également par les premiers retours des personnels de la SNCF qui voient à travers les clichés leurs ouvrages mis en valeur, Arnaud Maitrepierre poursuit plus avant sa quête: maisons de garde barrière et leurs propriétaires, chantiers mobiles du côté de la Bourgogne… Il tient déjà 80 photos pour son projet d’ouvrage qu’il envisage d’éditer d’ici la fin de l’année.

Quarante-trois d’entre elles tournent tout le mois  sur un écran installé en gare de Limoges Bénédictins. Et, jusqu’à la mi-juin, ce sont 4 photographies tirées en grand format (120×120 pour les 3 carrées, 120×180 pour la rectangulaire) et prises en gare de Brive, Biars, Allassac, ainsi que l’ancienne de Donzenac, qui sont affichées dans le hall d’accueil du pôle multimodal. Choisies avec Gares et connexions, filiale qui a en charge le développement des gares voyageurs, deux d’entre elles font l’objet d’un attachement particulier de la part du photographe.

écran déroulant 43 photos d'Arnaud Maitrepierre à la gare de LimogesCelle d’abord prise en gare de Brive où arrivait un train en provenance de Paris. Au beau milieu de l’effervescence générale stagnent deux personnes, comme prisonnières d’un temps qui ne serait suspendu que pour elles seules. “C’est une des premières photos que j’ai prises avec mon rollei”, appareil qu’affectionne l’artiste pour son grain mais aussi la position, penchée en avant, qu’il requiert, signe pour lui d’humilité.

Puis il y a celle, incongrue, et comme sortie d’un autre hic et nunc, du monsieur au panama qu’on croirait débarquer d’Amérique latine; celle aussi, plus poétique, figurant une voûte céleste ayant pour horizon les chemins de fer. Mais, pour observer ces clichés, il faudra lever le nez. Pas trop frustrant d’exposer dans un lieu où on ne fait que passer ? “Arnaud Maitrepierre veut croire à la gare comme “lieu de découvertes.” Pas pour les retardataires (comme lui) qui n’y verront que du feu, mais pour les personnes en position d’attente. De toute façon “je ne pouvais pas faire autrement que d’exposer ma série sur les chemins de traverse en gare!”

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Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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