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Abd Al Malik porte la voix de Camus loin devant lui

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On se souviendra de la première venue d’Abd Al Malik à la Foire du livre de Brive. Le rappeur était cet après-midi au Théâtre pour parler de Camus, à qui il consacre un ouvrage paru chez Fayard. Un modèle pour lui et l’occasion de parler plus largement de la culture, de la société et exhorter chacun à rester debout et concerné.

abd-al-malik5“Camus, c’est un sujet que je connais bien”, a posé Abd Al Malik. Il a grandi dans le chaos d’une cité du quartier de Neuhof à Strasbourg. Mais à 12 ans, s’est retrouvé à lire L’envers et l’endroit. “Dans ce livre qu’il a écrit à 20 ans, Camus dit qu’il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre. Cela m’a bouleversé à tout jamais. Il y expose en fait toute sa philosophie à venir. Le monde peut bien être absurde, il faut exercer au mieux notre métier d’être d’humain.

abd-al-malik4Avec l’éloquence et l’intelligence qu’on lui connait, Abd Al Malik a posé son souffle de rappeur sur des extraits de son ouvrage Camus, l’art de la révolte (Fayard) où il est question de drogue, de sacré, d’éducation, de citoyenneté et de culture. “Je ne crois qu’en la culture pour changer réellement les choses.” Il poursuit: ” Pour se construire, nous avons besoin de héros. Si j’ai eu la chance de faire ce parcours, c’est parce que j’avais cet exemple et pas celui des braqueurs que je voyais depuis ma fenêtre. Il faut comprendre que Camus est notre héros à tous.”

Il poursuit: “Il faut changer de modèle. Les intégristes sont de tristes gens qui ont eu la triste intelligence de créer des référents obscures. A nous d’en créer des lumineux. En France, ça foisonne.” Et de citer Glissant, Césaire ou encore les stoïciens. La France est un grand pays. Il ne faut pas négliger notre héritage. Mais il convient de le rendre branché, sexy !”

abd-al-malik6Il reprend: “A une époque où on divise, avoir une figure comme Camus est vital. C’est quelqu’un qui fait le lien, qui amène à l’intelligence, qui peut mettre en connexion les gens.” C’est ce que lui-même essaye en tout humilité. “J’ai une passion pour la méthodologie”. Oui, il le sait, cela étonne toujours. Mais “cette cohérence tient à la volonté d’être compris. Un artiste doit être une source d’inspiration.”

Pour Abd al Malik, point n’est besoin de beaucoup pour faire changer les choses: juste du savoir et de l’empathie. “Il y a du travail mais il dépend de chacun de nous. Je ne crois pas dans la politique politicienne. Je crois en nous. Ensemble, on doit et on peut changer les choses. On est condamné à réussir.

 

Jennifer BRESSAN

Jennifer BRESSAN

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