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A Objat, des veaux et des primes

Foire primée aux veaux de lait sous la mère

“La région d’Objat est renommée pour la qualité de ses veaux blancs“, affirme un acheteur présent à la foire primée qui se tenait ce matin sous le foirail. Mieux qu’un long discours!

Qui dit veau blanc dit veau de lait sous la mère, une particularité limousine pour laquelle Objat s’enorgueillit d’avoir obtenu le label “Site remarquable du goût” et a même créé sa confrérie pour promouvoir le produit. La viande est d’ailleurs très prisée dans les boucheries parisiennes ou cannoises. Pour preuve, le marché s’est conclu en à peine un quart d’heure.

Tête de veauxComme son nom l’indique, le veau de lait sous la mère est un veau élevé exclusivement au pis de sa mère. Il donne ainsi une viande tendre réputée pour sa finesse et sa saveur. “L’important, c’est la couleur qui peut être blanche, rosée ou rouge. Plus elle est claire, plus le veau aura de la valeur“, explique Annie Pascarel, maire-adjointe à l’agriculture de la Ville d’Objat. “Moi, personnellement, je préfère la viande rosée. Mais, bon, c’est histoire de goût.” Les plus belles bêtes partiront comme d’habitude pour les boucheries parisiennes ou celles de la Côte d’Azur. “D’ailleurs, lorsque Paris est en vacances, les marchés fonctionnent moins bien.”

Dans l'impatience de l'ouverture du marchéIl est 8h45, le jury composé d’acheteurs, d’agriculteurs et de membres de la commission agricole de la ville, termine en connaisseur le tour des 55 veaux “à la prime”, inscrits au concours de cette foire. “Nous en sélectionnons 30: les 20 premiers sont primés, les dix autres recevront des macarons”, explique l’élue. Une des rares femmes parmi ce monde d’hommes peu diserts.

MarquageMassés derrière les barrières, les acheteurs attendent impatiemment la décision du jury pour qu’enfin le marché soit ouvert. Une sonnerie, les barrières s’ouvrent, et le temps s’accélère. Quelques-uns se précipitent au pas de course. En quelques secondes, les plus belles transactions sont conclues. Si les cotations sont en euros, les transactions s’opèrent encore en francs. Le premier prix s’est ainsi échangé à 52 francs le kilo.

Il est interdit de stationnerPeu de paroles. Les acheteurs soulèvent la queue de l’animal, scrutent l’œil, jugent l’arrondi de la croupe, son âge, son poids… Sans jamais sourciller et montrer un quelconque intérêt. Une expérience intransmissible qui s’acquiert au fil du temps. On va, retourne, revient, mine de rien… et “affaire conclue”, à moins qu’un autre n’ait été plus rapide. Les transactions peuvent être âpres. Au geste, au regard et quelquefois au portable. “Avec le veau de lait sous la mère, les agriculteurs sont labellisés. Donc c’est une viande recherchée”, confie un “boucher”, appellation qui désigne souvent l’acheteur qui vendra ensuite aux boucheries ou aux marchés comme Rungis. Fierté de ce monde paysan.

Le marché rassemblait ce matin quelque 80 veaux. “C’est moins que d’habitude car hier se tenait une foire au Lonzac, alors qu’elle était prévue le 4 mai…”, tempête Annie Pascarel. “Le calendrier des foires est normalement établi en concertation pour étaler les rendez-vous et éviter ce genre de chose.” Ce qui n’aura pas empêché les producteurs de venir des quatre coins du pays: Allassac, Perpezac-le-Blanc, Beynat, Nailhac, Cornil, Chamboulive, Estivaux… et même, pour la première fois, un éleveur d’Argentat.

Un des prix décernés sur la Foire d'ObjatAvant, on comptait 300 à 400 veaux par foire. Aujourd’hui, il n’y en a plus que 80 à 100“, compare Jacques Bordas, ancien éleveur et aujourd’hui membre de la commission des foires. “Beaucoup moins de jeunes ont repris l’exploitation. Faire du veau de lait est une activité plus contraignante qui nécessite deux heures de travail le matin et autant le soir. Pourtant, c’est un bon produit qui fournit une rémunération correcte.”

Tradition oblige, après la foire primée, les uns et les autres, ont fini au café du coin où la les langues se sont finalement déliées. Quelques anciens venus là par plaisir n’ont pas boudé une bonne soupe, en faisant bien sûr “chabrot” ou “chabrol”, c’est selon.

Il faudra désormais attendre octobre pour voir une nouvelle foire primée sous le foirail d’Objat. Reste les foires habituelles qui ont toujours lieu les deuxième, quatrième et cinquième mardis. Qu’on se le dise.

A Brive, la prochaine foire primée se tiendra quant à elle au foirail du Teinchurer le 2 juin prochain.

Veaux prêts pour les transactions

Chargement des veaux

veau-en-partance

Départ d'un veau

Sur la place

Enfin seul!

Licol en main, brosse en poche

Licols

Mains

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

1 commentaire

  •    Répondre

    La viande limousine est de loin la meilleure de toutes les viandes. Le veau de lait sous la mère est irremplaçable et gardera toujours cette qualité incomparable. Connue des plus grands restaurants parisiens comme par exemple la Tour d’Argent…
    Son succès est connu des plus fins connaisseurs qu’ils soient en région parisienne ou dans les régions de France soucieux de faire de la grande qualité

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