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A la gare de Brive, un chantier peut en cacher un autre

De tous côtés, la gare de Brive est en travaux pour devenir un pôle d’échanges multimodal. Au Nord, la Ville réaménage le parvis existant pour le rendre plus fonctionnel avec une gare routière. Au Sud, la SNCF crée un deuxième parvis afin de désengorger l’avenue Jean-Jaurès. Et en sous-sol, RFF, après avoir prolongé le tunnel, rend tous les quais accessibles par ascenseurs. Dès octobre, les voyageurs pourront bénéficier de cette amélioration de service. Il faudra attendre la fin de l’année pour la réalisation complète des deux parvis. Cet après-midi, les partenaires se sont retrouvés pour une visite complète de ce projet structurant et emprunté pour la première fois le souterrain depuis le Sud.

Les engins sont à pied d’œuvre sur le parvis de la gare où se dressent de grands murs de béton. “Ils vont permettre de surélever le parvis au niveau correspondant à la sortie des quais, afin d’aménager une rampe de 5% de pente pour l’accessibilité des PMR (Personnes à mobilité réduite, NDLR)”, explique Gérard France, chargé de projet pour la maîtrise d’ouvrage de la Ville. C’est un des deux grands principes qui ont présidé à ce réaménagement du parvis actuel. L’autre étant de “rendre les flux des voitures, bus, taxis et piétons, plus lisibles, plus sécurisés et plus fonctionnels”. De fait, voitures particulières venant à la gare seront dirigées vers la droite pour redescendre ensuite sur la rue Dumyrat; les bus partiront sur la gauche et pourront redescendre par la même avenue Jean-Jaurès comme les taxis et vélos. Le parvis sera une zone de rencontre avec priorité aux piétons. “La difficulté de l’opération est de mener les travaux tout en n’interrompant pas le fonctionnement de la gare“, précise le technicien.

La visite va se poursuivre par la passerelle pour un point sur les voies, puis au Sud sur le nouveau parvis en cours de réalisation, emprunter le prolongement du tunnel jusqu’au bâtiment central de la gare. “Hors Ile de France, c’est la seule gare qui dispose d’autant d’ascenseurs, 8 au total”, souligne Stéphane Leprince, directeur régional RFF Centre-Limousin. “Le tunnel a été creusé à ciel ouvert avec un chamboulement important sur la gestion des voies mais tous ces travaux ont été réalisés sans aucun retard ni suppression sur les trains.” Une continuité des services dont se satisfait également son homologue SNCF Philippe Charlot: “Nous en avons profité pour moderniser le bâtiment historique”.

Pour le député-maire Philippe Nauche, “ce projet urbain majeur qui prépare la connexion de tous les modes de déplacement, va apporter une nouvelle dynamique au quartier et à la ville. Il va falloir réfléchir à une nouvelle utilisation de cette étoile ferroviaire à 5 branches”. Le président du Conseil général Gérard Bonnet estime lui aussi que “ce nœud ferroviaire n’est pas exploité à sa juste mesure” et souhaite “des modifications de cadencement dans le souci d’un transport durable qui privilégie les transports collectifs que sont le train et le bus”.

Jean-Claude Farges, vice-président de l’Agglo chargé des transports, en profite pour annoncer la création en janvier prochain d’une navette gratuite qui se substituera tout en la complétant à celle existante: elle desservira la gare, le quartier Brune, le stade nautique, l’espace des Trois provinces et l’hôpital.”  Pour Sophie Thibault, préfet de la Corrèze, cette métamorphose de la gare en pôle multimodal met en place “les conditions d’un vrai progrès en terme de désenclavement“. De leur côté, les représentants cheminots CGT Brive, Tulle, Haute-Vienne et Nord du Lot, se sont également invités à cette visite et ont profité de la venue d’autorités pour exprimer leur opposition à la réforme du système ferroviaire et plus localement leurs craintes que ce pôle n’entraîne des suppressions de trains.

 

 

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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