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Petit rendez-vous en Afrique

Eléèves et danseurs ivoiriens répètent ensemble le spectacle du jeudi 18 juin

A l’école Thérèse Simonet, les “cours” ont lieu sous le préau. Nul cahier ou gomme. Sous la houlette du chorégraphe Hervé Koubi dont la compagnie est en résidence à Brive, les élèves répètent avec des danseurs ivoiriens de la compagnie Guelassemon venus travailler une création.

Le spectacle est imminent: jeudi 18 juin, à 20h30 à la patinoire. Une soirée ouverte à tous sur la magie de la danse qui entremêle les âges, les couleurs, les cultures pour libérer le simple bonheur de partager. Un spectacle contemporain dans son âme, qui se veut décalé, à la croisée des mondes, baroque dans son essence.

Rencontre pendant les filages.

Danse“Vous êtes dans les coulisses”, imagine Hervé Koubi en s’adressant aux enfants massés dans un coin du préau aux fresques exotiques. “C’est un endroit mystérieux qui doit rester secret. Reculez, le public ne doit pas vous apercevoir.” Concentration. En silence, les enfants s’avancent de quelques pas sur la scène virtuelle et se figent. En face, les danseurs ivoiriens font de même. Les deux groupes se fixent puis viennent se croiser pour entremêler leurs gestes. “On s’étire comme si on allait décoller au ralenti”, indique le chorégraphe. “D’un bout de bâton bien droit, on se transforme en anémone, en quelque chose de beau, comme une algue qui se déploie dans l’eau… Et on s’arrête comme si on était gelé sur place.” Métaphores d’une saveur particulière…

Hervé KoubiChez Hervé Koubi, il y a l’avant et l’après Afrique. Comme une fracture de sensibilité, bien plus qu’artistique: humaine. Cela aurait tout aussi bien pu passer par le Mali, le Cameroun, le Burkina Fasso… Et peu importe, tant, au-delà de ses diversités, cette terre pénétrée du berceau de l’humanité porte en elle cette même chaleur, cette même joie de communiquer, ces mêmes misères, cette même simplicité dans le contact. Tous ceux ou celles qui ont un tant soit peu posé le pied sur ce continent et naturellement partagé, savent qu’on en revient changé, profondément, irrémédiablement. L’Afrique vous prend aux tripes, c’est primaire.

Pour Koubi et les membres de sa compagnie qui l’ont accompagné sur place, la découverte s’est opérée finalement en Côte d’Ivoire, plus précisément à Yopougon, la grosse banlieue miséreuse d’Abidgan où évolue la compagnie Guelassemon. Concours de circonstances diront les occidentaux, destin répondront les Africains. “Nous ne nous étions jamais vu et je n’avais jamais eu l’occasion de travailler avec des danseurs africains“, explique Hervé Koubi. “Aucun d’entre eux n’avait eu l’occasion de rencontrer un chorégraphe ou un danseur venu d’Europe.” Pour les uns comme pour les autres, la visite a pris les allures de voyage initiatique. Révélation des cultures, des façons de s’exprimer, des conditions de travail aussi… Ce que le chorégraphe résume par “une écoute au-delà des mots“. “Ça nous a donné une nouvelle énergie”, confirme Laurent Sea Ouhon, le directeur artistique ivoirien.

Danse à l'écoleEt la magie ne s’est pas arrêtée là. Elle irradie encore aujourd’hui à Brive avec la venue, du 12 juin au 5 juillet, de sept danseurs de la compagnie Guelassemon. La première semaine, ils participeront à des projets scolaires, donneront des petites représentations dans divers lieux, se mêleront à la fête de la musique… La deuxième, en travaillant à résidence avec la compagnie Koubi, ils se consacreront plus fortement à la création du spectacle final qu’ils donneront le 3 juillet à Malemort dans le cadre du Festival africain.

danseRetour sous le préau de l’école Thérèse Simonet. “On découvre des gestes qu’on a pas l’habitude de faire”, explique Jonathan en CE2. Attroupement immédiat autour de lui. Les réactions fusent: “C’est un peu dur. Ça donne envie de faire de la danse…” Cacophonie de ses copains Kamel, Lucas ou Fawzi qui tiennent absolument à dire qu’ils aiment beaucoup, mais vraiment beaucoup, les danseurs. Qui le leur rendent bien: “Ce sont des anges“, assure l’un d’eux. L’osmose a opéré d’entrée. Dans chaque geste la complicité est palpable, l’adoption réciproque.

RépétitionVoilà dix ans que le compagnie à résidence intervient au sein de l’école, mais cette fois le projet est d’ampleur. Depuis le début de l’année, les 120 élèves des six classes de l’école travaillaient ainsi de leur côté sur des chorégraphies mises au point pour les uns par leurs maîtres, pour les autres par la compagnie Koubi. En Cote d’Ivoire, les danseurs faisaient de même. Aujourd’hui, ce travail en commun met le point d’orgue au “Petit rendez-vous” qu’ils donneront ensemble jeudi 18 juin à la patinoire. Un avant-goût de la création “Un rendez-vous en Afrique” qui sera présentée début juillet.

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Les “rendez-vous” à venir avec l’Afrique

  • danseJeudi 18 juin, 20h30 : spectacle à la patinoire de Brive, avec les élèves de l’école Thérèse Simonet.
  • Vendredi 19 juin, 14h à 15h, représentation à Chartrier Ferrière et à 20h30, participation au spectacle de Jeanine Fauré à Malemort
  • Samedi 20 juin, de 15h à 16h, représentation à la résidence pour personnes âgées Orpéa de Brive
  • Dimanche 21 juin, dans le cadre de la fête de la musique: 21h20, improvisation pendant The electronic Museum au musée Labenche et à 22h30, place Jean-Marie Dauzier, extrait de la création “Un rendez-vous en Afrique”
  • Jeudi 25 juin à 19h, représentation à Lissac sur Couze
  • Vendredi 26 juin au centre Raoul Dautry à 20h30 : présentation d’extraits de “Un rendez vous en Afrique” et rencontre avec le public
  • Mardi 30 juin à 19h30 : avant-première de “Un rendez-vous en Afrique” à Saint Viance
  • Vendredi 3 juillet à 22h30 : première de “Un rendez-vous en Afrique”.

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Marie Christine MALSOUTE

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