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Regards d’ados sur des violences ordinaires

Scènes des deux courts métrages réalisés par les ados

Parce que la violence peut prendre bien des visages et se banaliser, une quinzaine d’ados du Centre Jacques Cartier ont réalisé deux courts métrages ViolenceS et Lascardes du 1.9. Ces deux films seront projetés en ouverture des conférences débats qu’animera demain jeudi 25 novembre Yazid Kherfi, un sacré bonhomme au parcours singulier, ancien braqueur devenu consultant en prévention urbaine: la première à 14h30 pour des scolaires et la seconde à 19h30 ouverte à tous et gratuite. Rencontres avec les acteurs du projet.

les actricesOn est pas en bas de vos immeubles. On est à l’école République“, hurle l’ado dans le rôle du prof. Samantha, 14 ans, en 3e au collège Jean Moulin, se découvre à l’écran. En participant aux courts métrages, elle a visiblement chopé le virus. “Moi, j’adore. Et je veux continuer à faire des films.” Le scénario devait porter sur la violence… et à bien y réfléchir, les ados ont cerné que cette violence pouvait prendre bien des formes, physiques, verbales, psychologiques… “C’est pour ça que le titre du film s’écrit avec un grand S”, précisent les ados présents. “La violence, c’est par exemple quand quelqu’un répond mal, ça monte et ça finit en bagarre.”

le réalisateurL’implication des jeunes à ce travail chapeauté par l’atelier vidéo du centre Jacques Cartier a été telle que la réflexion a abouti sur deux, et non un seul, courts métrages. “Nous avons fonctionné en trois séances, pendant les vacances de Toussaint. Plutôt que de faire encore des rencontres avec des intervenants psychologues ou policiers, nous avons voulu que les jeunes s’approprient le sujet“, Nadirexplique Nadir Aakik, animateur d’insertion, et également président de l’association de quartier Amacs qui a renforcé le tournage. “Ils ont discuté sur les violences, celles qu’on peut subir mais aussi celles qu’on commet sans en prendre conscience, ils ont écrit le scénario, se sont retrouvés de chaque côté de la caméra.” But atteint, essai transformé” dirait-on ici, grâce aussi à la participation du réalisateur Abdessamad Tamer.

les lascardes

“Le second film parle de la violence entre filles, entre celles de la cité, on les a appelé “les lascardes”, et les “bourges” qui se la jouent. Le film montre qu’on agit toutes pareil”, explique Samantha. A ses côtés, Maha, 12 ans, en 5e dans le même collège. Elle aussi s’est prise au jeu: “Ça reflète ce qui se passe dans la vraie vie. La violence est partout, ici comme ailleurs. On en connait les codes, alors c’était facile à tourner.”

Demain sera un grand jour: leurs courts métrages seront projetés, l’après-midi d’abord devant leurs camarades collégiens et en début de soirée devant un plus large public. Leurs films serviront ainsi de lancement au débat animé par un personnage peu commun qui connait le sujet par tous les bouts: Yazid Kherfi, ancien braqueur, passé de l’autre côté, aujourd’hui consultant en prévention urbaine. Un monsieur, “Repris de justesse” comme l’indique le titre de son livre autobiographique. Une leçon à lui tout seul. “Les courts métrages abordent bien le sujet et Yazid Kherfi va pouvoir s’en servir pour parler du phénomène de bande, d’identité, du mimétisme…”, prévoit déjà Nadir Aakik. Voici déjà une interview qui vous présente le personnage.



Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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