Orientalisme avec El Din de la compagnie Hervé Koubi, américanisme avec Les S’tazunis de la compagnie Alexandra N’Possee. Hier soir aux Trois provinces, le deuxième spectacle de Danse en mai a donné le ton de la manifestation qui va battre son plein à partir d’aujourd’hui. Quand la danse s’invite dans tous les genres…
La soirée était placée sous le signe du hip-hop avec deux chorégraphies. “Hervé Koubi m’a chargée de vous dire qu’il ne s’agissait pas d’un spectacle mais d’un premier travail issu d’une rencontre d’une vingtaine de jours pour un spectacle qui sera créé fin 2012”, avait précisé la présentatrice. Mais il n’y a pas eu besoin d’une grande indulgence tant cet “essai” était déjà bien abouti.
El Din, du nom du compositeur dont la musique orientaliste a accompagné la chorégraphie. Sur scène douze danseurs. Au côté d’Hervé Koubi, la plupart de ces danseurs de rue vivaient là leur première expérience de scène. D’un magma de corps entremêlés, a émergé bras, jambes, pieds. Des corps qui se séparent, s’emparent de la scène, se détachent, s’animent d’une vie propre par deux, trois, quatre, cinq, tous… Des corps virevoltant dans leurs costumes tels des derviches tourneurs, puis se rejoignant pour à nouveau se dissoudre, redessinant leurs arabesques. La magie a opéré et le public a apprécié cette rêverie orientale.
Autre rêverie, plus urbaine, celle offerte par les 7 danseurs de la compagnie hip-hop Alexandra N’Possee avec Les S’tazunis. Le titre de la pièce brandit déjà la couleur de la bannière étoilée. A l’image de cette Amérique qui fabrique du rêve autant que des désillusions, fascine autant qu’elle agace.
Les premières notes pures hip-hop déclenchent instantanément les encouragements dans la salle. C’est fou ce qu’on peut faire avec quelques canapés modulables! Les danseurs vous invitent à passer au salon ou dans une salle de ciné pour balayer nos clichés du “nouveau continent”. La chorégraphie convoque un à un les symboles et les mythes qui ont forgé notre vision des Etats-unis. Dessins animés, comédies musicales, western, grande dépression… sous couvert du suprême dollar. Money… des sons trébuchant de tiroir-caisse pendant lesquels les danseurs se disputent le billet vert. Dérives et délires… Jusqu’à l’hymne national massacré comme il se doit à la guitare de Jimmy Hendrix. La pièce finira comme a débuté le spectacle en première partie: la vision de corps entassés. Retour sur image.
Danse en mai se poursuit toute la semaine jusqu’à dimanche. Aujourd’hui :
Pour en savoir plus, le site des Treize arches.