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Le Niger à l’aviron: une première mondiale

Christophe Le Bel. Photo Norbert GrellierPendant que d’autres sabreront allègrement le champagne pour la nouvelle année, Christophe Le Bel ramera en solitaire sur le Niger. Le Briviste a prévu de descendre la partie malienne de ce grand fleuve sur près de 1300km, à l’aviron. L’expérience, baptisée Aviron Mali, n’a jamais été tentée et suscite sur place bien des étonnements.

L’embarquement est imminent: le rameur s’envolera le 24 décembre vers l’Afrique. Départ du périple le 26 décembre de Koulikoro pour une arrivée trente jours plus tard à Gao, espérée le 26 janvier 2010.

Vous pourrez suivre sa progression au quotidien sur un site qu’il a prévu d’alimenter deux fois par jour, à midi et le soir, avec image satellite, svp!

Niger, un  de ces fleuves mythiques, qui court sur plus de 4000km, traverse cinq pays et fait pourtant pâle figure face au Nil et au Congo. “Je vais uniquement descendre la partie malienne navigable”, écourte Christophe Le Bel, 42 ans. “Je partirais à 50km en aval de Bamako, de Kouliboro pour rejoindre Gao.” L’exploit n’en reste pas moins un challenge personnel et “une première mondiale”, précise l’aventurier. “On l’a même descendu en jet ski, mais jamais à l’aviron.”

Lors du cnvoyage du bateau au Mali en octobre 2009Voilà un an que cet informaticien indépendant prépare son périple, cherchant les sponsors pour financer le bateau et son transport. “Le budget se monte à 15.000 euros, un tiers de fonds propres, 2/3 de soutiens privés, notamment le soutien massif de mon Club nautique de Limoges, le CNL.”

Le 24 décembre, à l’heure où d’autres rêveront déjà de déballer leurs cadeaux, lui s’envolera vers l’Afrique où l’attend son bateau qu’il a acheminé il y a un mois. Déjà un bel exploit: 6000km par la route avec le bateau sur le toit du véhicule, coque retournée. “Ça a été l’attraction. La plupart de ceux que je croisais n’avaient jamais vu d’aviron. Certains ont même cru que c’était une partie de fusée!”

Le Briviste a choisi une yole de mer, plus stable qu’un skiff. Elle est plus large et fait le double de poids, environ 35kg. “Le fleuve est large, mais avec de multiples dangers, des bancs de sable, des animaux sauvages. Sur place, j’ai déjà entendu tout et son contraire: ce sera la migration des bœufs, il y aura des crocodiles et des hippopotames… Je ne sais pas trop où je mets les pieds.” Ce qui est sûr, c’est qu’il prendra un guide pour traverser le delta intérieur: “Après Mopti, le fleuve s’élargit sur 150km sur une distance de 200km. On peut s’y perdre.”

Les deux, trois premiers jours, un rameur de son club limougeaud devrait le relayer pour quelques coups d’aviron. Après, son seul accompagnement, sera la pinasse de ravitaillement des Maliens qui le précèdera sur le trajet et assurera le bivouac plus en aval. “A cette période, le fleuve est calme. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de courant, je ne pourrais pas me laisser porter. Il faudra que je rame tout le temps. Ce que je crains le plus, c’est le vent qui pourra freiner mon avancée.”

Christophe Le Bel a calculé qu’il lui faudrait quelque 130.000 coups de pelle, 3 litres d’eau quotidiens dans les 25 à 30° ambiants pour couvrir le parcours à une moyenne de 45km par jour. A raison de 6 à 7 heures par jour. Côté obstacle, il ne devrait avoir qu’une écluse à franchir. Il a également prévu tout un petit matériel de pièces détachées et de réparation, le double d’avirons, de siège et autre accastillage.

Le bateau Mali CNL1 a déjà pris contact avec l'AfriqueCertes, le Briviste qui a découvert l’aviron à 30 ans, a déjà participé à une dizaine de randonnées, mais jamais rien de comparable. L’idée de ce périple lui est d’ailleurs venu il y a deux ans lors d’une grosse descente en Belgique. Il a vite fait le lien avec son précédent séjour au Mali, dans le pays dogon.

Traverser un océan, tout le monde le fait et il faut être marin.” Là, effectivement c’est une autre paire de rames. En onze mois, il a accumulé 1400km d’entraînement… qu’il s’agira de couvrir cette fois en 30 jours. “C’est l’accumulation qui va être difficile”, reconnait le rameur. “Je le prends comme un entraînement pour plus tard.”

Un challenge sportif, mais pas seulement. L’aventurier a justement baptisé son bateau Mali CNL 1, le premier de la série. “Je vais faire du repérage pour organiser ensuite des randonnées entre sport et tourisme. Il y a de très beaux endroits. Et des besoins aussi, comme en informatique, c’est ma partie, j’en ai déjà identifié vers Nianfouké, ma 17e étape.” Quant à son bateau, une fois le périple accompli, il devrait être rapatrié un peu plus tard par le biais d’un convoi humanitaire à vide.

En tout cas, faut-il lui souhaiter… de ne pas trop ramer.

Et n’oubliez pas de suivre son périple sur son son site qu’il a prévu d’alimenter deux fois par jour.

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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