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La joie d’être Français

La joie d'être française pour Anastasie Kivanga Miezi (à gauche)

Hier soir, pour la première fois, la sous-préfecture de Brive organisait une cérémonie d’accueil pour toutes les personnes du bassin qui ont obtenu la nationalité française. Elles étaient 65 pour l’arrondissement de Brive. De toutes générations, de diverses origines, mais avec la même aspiration. Une émouvante cérémonie entre sourires et larmes.

Deolendo De Castro Meira est le premier à recevoir son décret de naturalisation des mains de Patricia Bordas, premier adjointe au maire de BriveDeolendo De Castro Meira est le premier à recevoir son décret de naturalisation des mains de Patricia Bordas, première adjointe au maire de Brive. L’émotion est trop forte, il a du mal à retenir ses larmes. “Je crois que j’ai des ailes.” Deolendo est originaire du Portugal et vit à Brive depuis 41 ans. Il en a aujourd’hui 50 ans, a été fabriquant de chaussures, tenancier de bar, cuisinier et maintenant maçon, s’est marié deux fois, a cinq enfants. “Je suis parfaitement intégré”, résume-t-il. Pourtant ce n’est qu’au bout de 19 ans de mariage avec une Française que ce Lusitanien s’est décidé à demander la nationalité française. “Pour mes enfants, ils sont Français, toute ma famille vit ici. Je ne reviendrais jamais au Portugal.”

Pendant la cérémonieLe moment est solennel. D’autant qu’il s’agit aussi d’une première pour Brive: cette cérémonie avait lieu auparavant en préfecture de Tulle. “Brive concentre une bonne part des dossiers corréziens, entre 60 et 70%“, quantifie le sous-préfet Francis Soutric qui pour la circonstance a revêtu son uniforme d’apparat. Les maires des différentes communes de résidence de ces nouveaux citoyens sont également présents et participent à la remise des documents. Pour l’arrondissement de Brive, 65 personnes ont acquis en 2009 la nationalité, 42 par décrets, 8 par mariage et 15 mineurs par le droit du sol. Le plus âgé a 82 ans, le plus jeune 2 ans.

Shamira Kasri, adjointe au maire de Brive remettant un certificat de naturalisation“Vous appartenez à une grande nation, riche de son histoire, de sa tradition, de sa culture. Soyez digne de l’honneur qui vous a été fait”, déclarait le représentant de l’Etat. Après un discours sur le sens de la devise “Liberté, égalité, fraternité”, sur la laïcité, les droits et les devoirs inhérents à cette nouvelle nationalité, le tout repris en écho par une vidéo puis la Marseillaise, chacun est venu chercher son titre et le livret d’accueil assorti.  Et pour chacun, devenir Français n’avait rien d’une simple formalité, qu’il soit depuis longtemps ou non sur le territoire hexagonal.

Anastasie Kivanga MieziAnastasie Kivanga Miezi, 21 ans et d’origine congolaise, en a sauté de joie dans les bras d’une amie. Elle avait 15 ans lorsqu’elle a débarqué toute seule en gare de Brive où elle a été aussitôt abandonnée par l’ami de son père qui devait l’accueillir. Prise en charge par l’aide sociale à l’enfance, elle connaît la famille d’accueil, le Foyer des jeunes travailleurs, passe un BEP puis un bac Sciences médico sociales et prépare actuellement le concours d’infirmière. “Au début, ça a été un peu dur. Je ne connaissais personne, je n’avais pas d’amis. Mais aujourd’hui je suis bien intégrée. J’ai fait ma demande de nationalité française il y a 18 mois. Je suis très contente et ça va me permettre d’exercer dans la fonction publique.”

La famille TsissKarima et El Arbi Bsiss sont venus en famille recevoir leur nouvelle identité. Et pour Sanaa, Anouar, et Lyna, 9, 7 et 5 ans, à bien y regarder, “papa et maman sont toujours les mêmes”. “Ça fait plaisir, ce soir on va fêter ça.” El Arbi est venu tout gamin du Maroc rejoindre son père à Allassac. “En ayant grandi ici, je me suis très bien adapté.” Karima avait elle aussi 3 ans et demi lorsqu’elle a foulé le sol national. “C’est du bonheur. Maintenant, on est Français à part entière“, dit-elle radieuse. “Les démarches sont très longues”, ajoute El Arbi, “surtout pour obtenir les papiers du pays d’origine. Il suffit d’une petite erreur pour que tout soit refusé. Et lorsqu’on doit renouveler la carte de séjour, c’est comme si vous faisiez la démarche pour la première fois. Il faudrait faire la différence”, suggère l’heureux papa.

Nicole Chevalier et sa fille Léocadie“Ce n’est que du bonheur”, arrive enfin à dire toute émue Nicole Chevalier, d’origine camerounaise qui s’est mariée en 2004 avec un Français et vit à Saint-Viance. Très fière, elle tient absolument à se faire photographier accompagnée de sa petite fille Léocadie au côté de son maire Bernadette Vignal, venue soutenir sa nouvelle citoyenne. “Je ne savais pas qu’il y aurait autant de personnes. C’était une belle cérémonie, très solennelle. On sent la responsabilité. C’est une émotion dont je vais me souvenir longtemps. C’est aussi un soulagement par rapport à toutes ces démarches que je n’aurais plus à faire.”

Une émouvante cérémonie vécue en famille

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  • Dans l'assistanceEn 2008, plus de 7.800 étrangers résidaient en Corrèze.
  • Environ 1.500 titres de séjour ont été délivrés cette même année.
  • 40 demandes de regroupement familial ont été instruites et 39 acceptées.
  • 135 personnes ont acquis la nationalité française.
  • 35 reconduites à la frontière ont été effectuées. Les chiffres nationaux reprennent cette proportion avec plus de 200.000 personnes étrangères vivant en France et 25.000 reconduites à la frontière.

attente

Regard petite fille

regard d'enfant

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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