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Eclats de lumière de Yamanobe

Teruhisa Yamanobé à Saint-Libéral

Lumière sur une nouvelle exposition qui débute ce soir à la chapelle Saint-Libéral, avec 27 toiles de Teruhisa Yamanobe. La lumière justement est le fil conducteur de son univers pictural composé de paysages, de natures mortes ou de nus. Il en émerge une beauté tranquille, une atmosphère exceptionnelle, une transparence à fleur de toile. Rencontre avec un artiste au parcours singulier qui se définit comme “un peintre dans la plus pure tradition du métier”. Un vrai régal.

Teruhisa YamanobeDes traits délicats, des lunettes rondes, une douceur toute asiatique et un parcours plutôt singulier. Teruhisa Yamanobe a toujours peint, ou presque. Ça remonte à son enfance. Une véritable passion. Mais comme il faut bien manger pour vivre, le jeune Japonais remise sa vocation pour des études de droit puis travaille dans la publicité. “Mais j’ai toujours peint, par passion”, dit-il dans un français se moquant des conjugaisons et que vient rythmer des “fondamentalement”.

Nus de Teruhisa YamanobeSa fièvre créatrice sommeille et, la trentaine aidant, c’est un voyage en Europe qui va le pousser à franchir le pas. Sa vie bascule en découvrant au gré des musées les grands maîtres du passé qu’il ne connaissait que par reproductions, Courbet, Rembrandt, Vélasquez… Il est littéralement happé par la technique occidentale de la peinture à l’huile et va s’y consacrer corps et âme. Autodidacte. La maturation sera longue sur les pas des classiques, étudiant longuement leurs jeux de lumière. “J’ai commencé par des natures mortes, sur des petites toiles, pour des questions d’argent. Le reste du temps, je travaillais dans un restaurant de sushis, j’ai été charpentier… Il n’y a qu’une dizaine d’années que je peux vivre de ma peinture, depuis que je travaille avec une galerie.”

L’artiste a trois thèmes privilégiés: les natures mortes, les paysages et les nus masculins. Car ce n’est pas tant le motif qui lui importe que son traitement.

Nature morte de Teruhisa Yamanobe“Je peins plusieurs tableaux en même temps. J’ai besoin de cette diversité. Pour moi, c’est une question d’équilibre.” De cheminement aussi, auquel répond un travail lent et minutieux, tout en délicatesse et patience, comme une éloge de la lenteur créative. Un héritage sans doute de sa culture japonaise, même si lui même ne la revendique pas. Il s’astreint à peindre tous les jours, ou presque, avançant au gré de sa muse.

Il s’identifierait plus à “un architecte” qui, par la superposition des glacis, poursuit sa “construction”. Il joue de l’effet de profondeur, de la matité, du contraste et parvient ainsi à rendre des atmosphères exceptionnelles. Un formidable pouvoir d’évocation. Ses natures mortes prennent de la dimension, ses paysages de la transparence, ses nus du mouvement. Il parle “d’espace”, de “lumière intérieure”. L’émotion demeure.

Teruhisa Yamanobe lors de la mise en lumière de ses toilesParmi la petite trentaine de toiles exposées, certains paysages vous sembleront familiers. Et pour cause: l’artiste a séjourné il y a une dizaine d’années dans le Lot et y a trouvé lumière pour son inspiration. Petits ou grands formats, Yamanobe fait preuve d’une grande maîtrise technique que demain il veut aussi exprimer vers le nu féminin ou une série qui lui tient à cœur: des personnages croisés pendant ses voyages, sortes de témoins de cet univers qu’on appelle le quart-monde.

L’inauguration de cette très belle exposition aura lieu ce soir à 18h30, en présence de l’artiste qui trouve l’endroit “extraordinaire”. Une belle occasion d’entrer dans son univers.

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Teruhisa Yamanobe, à la chapelle Saint-Libéral, rue de Corrèze à Brive.

Jusqu’au 20 octobre 2009.

Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h30, dimanche de 15h à 18h30.

Teruhisa Yamanobe

Nus de Teruhisa Yamanobe

Teruhisa Yamanobe

Marie Christine MALSOUTE

Marie Christine MALSOUTE

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