Après le succès d’Expédition paddock, le public ne se l’est pas laissé dire deux fois. Ça tombe bien puisqu’il n’y avait qu’une seule représentation pour ce 2e round de la même compagnie Tango Sumo. Une danse entre tango et capoiera, dans un décor qui tient à la fois d’un ring et d’un bar. Un univers mi-clos de relations masculines fluctuantes.

Place du Civoire. Une scène délimitée par des cordes de ring. A l’intérieur: une salle de bar réduite à quatre tables, quatre chaises. Autour, des gradins en bois sur lesquels le public avait déjà pris place dès la répétition.

D’abord, quatre hommes, seuls, chacun à leur table, soliloquant dans un registre différent, prenant le public à témoin. L’un s’égosille sur les vertus du célibat. “J’ai été au bowling, c’était super”, interpelle-l’autre. “Un safari du tonnerre”, serine le troisième. “Je suis pas nerveux, moi. Je suis cool, non?”, s’énerve le quatrième. Chacun ses états d’âme.

On s’agace, tout seul, à deux, trois ou quatre. On se bouscule, on joue, on danse, on titube comme on s’entraide. Le tout aux sons langoureux de l’accordéon qui rythme/arbitre cette chorégraphie. Coups évités, pas chassés, franche camaraderie, stupidité avinée… L’ensemble tient de la lutte, de la boxe, de la capoiera, de la corrida, de la provocation. “Tu me touches pas comme ça. Moi, tu me respectes.” Un univers masculin qui finit par emplir tout l’espace pour à nouveau se fondre autour d’une table et quatre chaises. Une table qui les réunit tous, pour soliloquer de plus belle.

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